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Israël a mené mardi des frappes dans le sud de la bande de Gaza, où des milliers de personnes ont fui dans la panique, au moment où le Hamas a conclu à Pékin avec d'autres groupes palestiniens un accord en vue de l'après-guerre.
Le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, a fustigé le Fatah, le parti du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pour avoir signé cet accord, et assuré que le Hamas "serait écrasé". "Au lieu de rejeter le terrorisme, Mahmoud Abbas étreint les meurtriers et les violeurs du Hamas, révélant ainsi son vrai visage", a-t-il dit.
Le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, a annoncé avoir signé un accord d'"unité nationale" avec d'autres organisations palestiniennes qui prévoit, selon la Chine, une gouvernance commune après la guerre à Gaza.
Un total de 14 factions dont le Fatah, qui gouverne partiellement la Cisjordanie occupée, étaient réunies à Pékin dans le cadre d'une nouvelle tentative, parrainée par la Chine, de trouver des compromis entre les différentes composantes de la scène politique palestinienne.
Selon le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, l'accord prévoit la création d'un "gouvernement intérimaire de réconciliation nationale".
Israël a toujours refusé de voir le Hamas jouer un rôle à Gaza et a promis de détruire le mouvement islamiste, auteur le 7 octobre d'une attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre.
- "Gaza est morte" -
Pressé dans son pays de parvenir à un accord de cessez-le-feu permettant la libération des otages retenus à Gaza, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est en visite à Washington où il doit prononcer mercredi un discours devant le Congrès, puis rencontrer le président américain Joe Biden jeudi.
Principal allié d'Israël, Washington s'était agacé ces derniers mois des conséquences de la riposte israélienne à l'attaque du Hamas, insistant sur la protection des civils et l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.
Joe Biden s'est engagé lundi à "continuer à travailler pour mettre fin à la guerre", après sa décision de ne pas se représenter à la présidentielle de novembre. Sa vice-présidente Kamala Harris, pressentie pour obtenir l'investiture démocrate, doit rencontrer elle aussi Benjamin Netanyahu.
Avec le Qatar et l'Egypte, Washington tente de relancer les négociations pour un cessez-le-feu à Gaza. Une délégation israélienne est attendue jeudi à Doha, selon une source proche des pourparlers.
L'armée poursuit pendant ce temps son offensive contre le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, et d'autres groupes palestiniens, notamment dans des régions dont elle avait annoncé avoir repris le contrôle.
Des bombardements ont encore visé mardi Khan Younès, la plus grande ville du sud du territoire, ainsi que la ville de Gaza et Jabalia, dans le nord, selon un correspondant de l'AFP.
La Défense civile, un organisme qui dépend du Hamas, a annoncé la mort de huit personnes, dont trois enfants, dans la ville de Gaza.
Lundi, l'armée a ordonné à la population de quitter à nouveau l'est de Khan Younès, une ville en ruines d'où elle s'était retirée début avril, en disant préparer une "opération contre les organisations terroristes" après des tirs de roquettes vers Israël.
L'aviation israélienne a frappé "plus de 50 infrastructures terroristes", a annoncé mardi l'armée.
Dans la ville voisine de Rafah, l'armée a indiqué avoir "éliminé des dizaines de terroristes dans des frappes aériennes ciblées et des combats rapprochés".
"Nous étions heureux de préparer le petit-déjeuner", et soudain "les obus tombent, puis les tracts d'avertissement", a raconté Hassan Qoudayh, qui a fui avec sa famille, comme des milliers d'autres Palestiniens. "Gaza est finie, Gaza est morte. Il ne reste rien", a-t-il lancé.
- Risque d'épidémies -
La guerre a contraint l'immense majorité des 2,4 millions d'habitants de Gaza à se déplacer, pour beaucoup à plusieurs reprises, à travers le territoire assiégé par Israël.
Mardi, l'Organisation mondiale de la santé s'est dite "très inquiète" face à de possibles épidémies, en particulier après avoir isolé dans des échantillons d'eaux usées le virus de la polio, ajoutant que 14.000 personnes pourraient avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza, dont 44 sont mortes, selon l'armée.
En riposte, Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza, qui a fait 39.090 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
La guerre a provoqué une flambée des tensions dans la région, notamment en Cisjordanie occupée où, selon plusieurs responsables palestiniens, cinq Palestiniens ont été tués mardi lors d'un raid de l'armée israélienne sur un camp de réfugiés de Tulkarem.