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Au lendemain de son verdict historique de culpabilité à New York qui plonge la présidentielle américaine dans l'inconnu, Donald Trump a fustigé un procès "très injuste" depuis son gratte-ciel de Manhattan.
"Nous allons faire appel de cette arnaque", a lancé le républicain depuis le hall de sa Trump Tower, s'insurgeant contre une décision "injuste" et un procès truqué.
Dans un discours décousu de plus de 30 minutes, le milliardaire a par ailleurs accusé le président sortant Joe Biden et sa "bande", d'être des "malades" et des "fascistes" responsables de ses déboires judiciaires.
Devant la Trump Tower, une poignée de ses partisans se sont réunis en manifestation de soutien, tandis que certains passants font un doigt d'honneur devant l'entrée du gratte-ciel.
"Le vrai verdict aura lieu le 5 novembre, par le peuple américain", avait déjà assuré Donald Trump jeudi devant les caméras après avoir été reconnu coupable de l'ensemble des chefs d'accusation qui pesaient contre lui dans ce procès pénal, le premier d'un ex-président américain.
Je suis un prisonnier politique
"Je suis un prisonnier politique", avait-il également lancé dans un appel aux dons publié dans la foulée de la décision de justice. Ce dernier a recueilli 34,8 millions de dollars de dons en quelques heures, selon sa campagne, soit "presque le double de la journée la plus importante jamais enregistrée" sur la plateforme.
À l'opposé, son rival Joe Biden s'est fait discret. "Nous avons vu aujourd'hui à New York que nul n'était au-dessus des lois", a commenté son équipe de campagne jeudi, alors que le président, qui était en famille à l'occasion de l'anniversaire de la mort de son fils aîné, n'a pas personnellement réagi.
Mais le démocrate, qui doit jongler vendredi entre entretien avec le Premier ministre belge et célébration des champions du Super Bowl, pourrait alors lâcher quelques mots à la presse au sujet de ce verdict retentissant.
A l'étranger, certains dirigeants ont affiché leur soutien à Donald Trump, comme le vice-Premier ministre italien d'extrême droite Matteo Salvini qui a dénoncé un "harcèlement judiciaire" et un "procès politique".
Le Kremlin, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, a lui dénoncé une "élimination des adversaires politiques" aux Etats-Unis.
En déplacement à Prague, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré que ces accusations de Moscou n'étaient que le "reflet" du propre comportement russe en la matière.
Historique
Si le verdict de culpabilité de Donald Trump est historique, cela ne l'empêche pas de concourir pour l'élection présidentielle, et son impact sur le scrutin reste difficile à prédire.
Jusqu'ici, les sondages donnent Joe Biden au coude-à-coude avec Donald Trump, voire le démocrate distancé dans certains Etats stratégiques. Et ce verdict "ne va probablement pas faire bouger beaucoup de votes", prédit Keith Gaddie, politologue à l'université TCU au Texas. Mais pour des scrutins "particulièrement serrés, cela pourrait faire basculer les choses d'un côté à l'autre".
Reste que Donald Trump a prouvé, au cours des dernières années, sa résistance aux épreuves qui auraient détruit la carrière politique de beaucoup: mis en accusation à deux reprises devant la Congrès et inculpé dans quatre affaires pénales, dont celle de New York, il s'est toutefois largement et rapidement imposé lors des primaires comme le candidat des républicains pour l'élection de novembre.
Et l'affaire Stormy Daniels, qui était considérée comme la moins menaçante pour lui, sera très probablement la seule jugée avant le scrutin. Privé de campagne sur le terrain pour assister aux audiences, Donald Trump a tout de même tenté d'en tirer un profit médiatique en prenant la parole plusieurs fois par jour en dehors de la salle d'audience, flanqué de ses enfants ou d'élus républicains venus le soutenir.
Mais cette séquence judiciaire pourrait également profiter à Joe Biden, qui compte bien renforcer son image de dirigeant sérieux, occupé aux plus hautes affaires de l'Etat pendant que son rival enchaîne les rendez-vous judiciaires.
Le président doit ainsi s'exprimer vendredi après-midi sur la situation au Moyen-Orient. Et le prononcé de la peine de Donald Trump tombera le 11 juillet prochain, coïncidant avec un sommet de l'Otan à Washington, une occasion pour Joe Biden de marquer sa présence sur la scène internationale.
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"N'oubliez pas le 5 novembre"
"N'oubliez pas le 5 novembre", a lancé Donald Trump en référence à l'élection présidentielle qui arrive. "C'est la date la plus importante de l'histoire de notre pays", a-t-il encore lancé, peu après avoir asséné: "Nous vivons dans un régime fasciste".
"39 millions de dons"
Donald Trump assure avoir reçu "39 millions de dollars de dons" en 10 heures. Il a salué "le soutien des troupes" en insistant sur son avance dans les sondages en vue des prochaines élections présidentielles: "Ce qui m'arrive ne devrait arriver à aucun président à l'avenir."
"Nous allons faire appel"
L'homme politique a aussi confirmé ce qu'avait déjà annoncé son avocat ce jeudi: "Nous allons faire appel de ce simulacre de procès. Ce juge a vraiment été un tyran."
"C'est un délit, pas un crime"
"Rien de ce qui a été fait au sujet de l'affaire n'était illégal (...) aucun crime n'a été commis", se défend Donald Trump.
"Falsifier des documents comptables, ce n'est qu'un délit, ce n'est pas un crime." Il a affirmé qu'un comptable avait à son insu "écrit des dépenses légales en dépenses juridiques". "Il ne s'agit pas d'immobilier. Voilà ce qu'ils appellent une falsification. Ça a l'air tellement mal."
"Je voulais témoigner"
L'ancien président, qui n'a pas pris la parole pendant son procès a assuré avoir "voulu témoigner": "Mais il paraît qu'il ne faut jamais témoigner. Si vous dites quelque chose de mal, ils vous attaquent pour parjure."
Donald Trump affirme aussi que les témoins qui se sont exprimés sont "vicieux". Il affirme que leurs motivations sont politiques: "Ça n'a rien d'une affaire, c'est de la politique."
"On me bâillonne"
Après avoir été reconnu coupable, Donald Trump fustige l'administration Biden.
"S'ils peuvent me le faire, ils peuvent le faire à tout le monde. Ce sont des gens malveillants, des gens malades", a-t-il lancé en faisant encore une fois référence à ce procès "truqué". Il continue: "Nous n'avons jamais vu un juge aussi partial, mais malheureusement, je ne peux pas en parler (...) On me bâillone."
"Tout cela est l'œuvre de Washington"
Donald Trump est devenu le premier ex-président de l'histoire des États-Unis à être reconnu pénalement coupable, au terme d'un procès pour des paiements dissimulés à une star de films X.
L'homme politique s'exprime pour la première fois. Il dénonce un procès "pas équitable". Il affirme que cette condamnation est "l'œuvre de Washington".