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Le président de l'Equateur Daniel Noboa a déclaré mardi son pays en état de "conflit armé interne" et ordonné la "neutralisation" des groupes criminels impliqués dans le narcotrafic, au troisième jour d'une crise sécuritaire sans précédent qui a fait au moins 10 morts, selon un premier bilan.
Dans un décret signé mardi, le président Noboa a reconnu "l'existence d'un conflit armé interne" et ordonné "la mobilisation et l'intervention des forces armées et de la police nationale (...) pour garantir la souveraineté et l'intégrité nationale contre le crime organisé, les organisations terroristes et les belligérants non-étatiques".
Au micro de nos confrères de la VRT, des Belges présents sur place ont témoigné de l'état de chaos qui règne dans le pays. "Je n’avais jamais rien vu de tel ici. Le matin, tout le monde était parti au travail comme d’habitude. La situation a explosé hier soir lors de la prise d’otage à la télévision. À ce moment-là, tout le monde a su qu’il allait se passer quelque chose de grave. Tout le monde a commencé à recevoir des informations sur des fusillades dans la ville", a expliqué Ariane Tavernnier, belgo-équatorienne, venue en Equateur pour rendre visite à de la famille.
"Ils pillent les entrepôts et tirent sur les voitures de police, les taxis et les bus sont pris d’assaut. Les prisons, c’est le chaos absolu : les gardiens de prison se font tirer dessus ou sont même pendus. Les gangs publient également des images sur les réseaux sociaux, afin que le monde entier puisse voir qui est actuellement tué dans les prisons", témoigne à son tour Guy Mennen, autre Belge présent sur place.
Pour l'instant, ces deux Belges restent chez eux, sous les conseils du gouvernement. "Les autorités nous conseillent de rester chez nous. Parce qu’il y a un risque de se retrouver dans une mauvaise situation à l’extérieur - entre les soldats et les gangs - et d’être blessé, ou pire. Ils nous ont aussi conseillé de faire des courses pour les huit prochains jours", conclut Arianne.