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"RN au pouvoir, liberté au revoir": plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Lyon pour "faire barrage à l'extrême droite" dans le cadre des mobilisations du week-end, globalement dans le calme, même si la police a procédé à quatre interpellations.
Au lendemain des cortèges qui ont rassemblé 250.000 manifestants dans toute la France selon les autorités, 640.000 selon la CGT, des Lyonnais de tous profils et de tous âges battaient le pavé en scandant "tout le monde déteste Bardella".
La manifestation qui a rassemblé entre 9.600 personnes selon la préfecture et 15.000 selon la CGT, était composée de jeunes, de familles ou de personnes âgées, réunis derrière des banderoles syndicales.
Les forces de l'ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogènes après avoir été visées par des projectiles et des tirs de mortier par des individus qui s'en sont pris au pré-cortège, a indiqué la préfecture.
Quatre personnes ont été interpellées pour "port d'armes par destination" mais la manifestation s'est terminée dans le calme.
Florent Laval, 46 ans, ingénieur, est venu de Bourgoin-Jallieu (Isère) sans ses trois adolescents qui lui ont dit "ça ne sert à rien": "ça ne changera rien mais on est là pour se compter, se dire que ce n'est peut-être pas si perdu que ça", veut-il croire.
"Je préfèrerais que l'on se batte pour soutenir des idées, notamment écologistes, que contre le RN, c'est comme ça qu'on arriverait à mobiliser", dit-il.
"Fuck Jordan, qu'il se barre de là", "le vent souffle, les fachos tremblent", "Réarmement démocratique", pouvait-on lire sur des pancartes.
Marie, une Lyonnaise de 63 ans qui n'a pas souhaité donner son nom comme la plupart des personnes interrogées, a montré un panneau "les daronnes emmerdent le RN" en ajoutant: "c'est exactement ça".
Son amie Marianne, 63 ans aussi, vit au-dessus du local des identitaires dans le vieux Lyon et les a vus beaucoup ces derniers jours: "ils sont totalement décomplexés " regrette-telle.
"Le front populaire nous a fait un grand bien en réussissant à s'unir en quatre jours", dit-elle.
Sur le parcours étaient brandis des drapeaux de syndicats, de partis politiques et d'associations LGBT.
Venu avec sa femme Anne-Marie, Christian, 56 ans, juge "important de montrer que tous les Français ne sont pas d'extrême droite. La majorité silencieuse, on croit qu'elle va suivre bêtement mais quand les opinions deviennent dangereuses pour la démocratie, on peut se mobiliser".