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L'armée israélienne a mené dimanche des frappes aériennes sur des dizaines de cibles du Hezbollah à Beyrouth et dans le sud du Liban et poursuivi son offensive contre le Hamas à Gaza, où une frappe a tué 73 personnes la veille selon les secours.
En guerre sur deux fronts contre ces mouvements islamistes soutenus par l'Iran, Israël a annoncé avoir visé un "centre de commandement" du Hezbollah dans la banlieue sud de la capitale libanaise et mené des frappes aériennes sur des dizaines de localités dans le sud du Liban.
Ces frappes interviennent après que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a accusé le Hezbollah d'avoir voulu l'assassiner dans une attaque de drone sur sa résidence.
Après un an d'échanges de tirs frontaliers avec le Hezbollah et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, l'armée israélienne a déplacé le gros de ses opérations au Liban, où elle mène d'intenses frappes contre le mouvement islamiste depuis le 23 septembre et une offensive terrestre depuis le 30 dans le sud.
Plus de 50 localités ont été bombardées dimanche dans cette région frontalière d'Israël, selon l'agence de presse libanaise Ani, qui a également rapporté que l'armée israélienne y "dynamitait" des maisons dans des villages.
Selon l'Ani, le village frontalier de Khiam a été bombardé à 14 reprises en un quart d'heure. L'armée libanaise, qui ne prend pas part au conflit, a annoncé la mort de trois soldats dans une frappe israélienne dans le sud.
Visitant des troupes dans le nord d'Israël, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a assuré que l'armée "détruit" le Hezbollah, "dans tous les villages le long de la frontière". Israël dit vouloir y neutraliser le mouvement islamiste pour permettre le retour chez eux de quelque 60.000 habitants du nord d'Israël, déplacés par ses tirs de roquettes incessants.
"Grave erreur"
Le Hezbollah a de son côté revendiqué des tirs de roquettes dans le nord d'Israël visant notamment trois bases militaires près de Haïfa et Safed, ainsi que contre des troupes israéliennes dans le sud du Liban.
Au moins 1.454 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles, et à la mi-octobre, l'ONU recensait près de 700.000 déplacés.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, doit s'entretenir lundi à Beyrouth avec les dirigeants libanais, a annoncé son organisation.
Samedi, M. Netanyahu avait accusé le mouvement chiite libanais d'avoir tenté de l'assassiner après un tir de drone qui a visé, en son absence, sa résidence privée à Césarée, une ville côtière du centre d'Israël.
Le Hezbollah n'a pas revendiqué ce tir, mais la mission iranienne à l'ONU a affirmé qu'il était derrière l'attaque.
Le Hezbollah "a fait une grave erreur", a averti le Premier ministre : "Je dis aux Iraniens et à leurs partenaires de l'axe du Mal : quiconque essaie de faire du mal aux citoyens d'Israël paiera un prix élevé".
Ces accusations amplifient les craintes d'une escalade au Moyen-Orient, alors qu'Israël a menacé de riposter à une attaque de missiles lancée le 1er octobre par l'Iran, son ennemi juré.
"Mourir de faim"
Parallèlement, l'armée israélienne intensifie son offensive dans la bande de Gaza contre le Hamas, dont elle a tué mercredi le chef, Yahya Sinouar.
Elle a annoncé dimanche y mener des opérations dans "le nord, le centre et le sud" et avoir "éliminé des dizaines de terroristes".
La veille, elle a mené une frappe qui a fait 73 morts "et un grand nombre de blessés", à Beit Lahia, dans le nord, selon la Défense civile.
Dimanche, des familles pleuraient leurs proches gisant dans des linceuls blancs à l'hôpital Kamal Adwan, l'un des principaux de la zone, où des blessés étaient soignés à même le sol.
Israël a affirmé avoir visé une "cible" du Hamas et assuré que le bilan des autorités de Gaza "ne correspondait pas" aux informations en sa possession.
L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a condamné un "odieux massacre".
Avant cette frappe, la Défense civile avait fait état de "plus de 400 morts" dans le nord de Gaza depuis le début de l'offensive lancée par l'armée israélienne le 6 octobre dans le secteur de Jabalia, où elle affirme que le Hamas reconstitue ses forces.
Les Palestiniens vivent des "horreurs indescriptibles" dans la zone, a dénoncé samedi la cheffe intérimaire de l'ONU pour l'aide humanitaire, Joyce Msuya.
"Nous sommes pris au piège, sans nourriture, eau et médicaments, et risquons de mourir de faim au milieu des décombres et destructions", témoigne à Beit Lahia Ahmad Saleh, un Palestinien de 36 ans.
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, a affirmé qu'il continuerait à se battre malgré la mort de son chef, Yahya Sinouar, considéré comme le cerveau de l'attaque sans précédent contre Israël du 7 octobre 2023 ayant déclenché la guerre.
Cette attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
Au moins 42.603 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne menée en représailles dans la bande de Gaza, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.