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La détention du principal suspect dans l'enquête ouverte après la découverte de corps démembrés de femmes dans une décharge de la capitale kényane Nairobi, et qui a selon la police avoué 42 féminicides, a été prolongée mardi de 30 jours.
Lors d'une conférence de presse organisée lundi, le chef de la Direction des enquêtes criminelles, Mohammed Amin, avait décrit le suspect, Collins Jumaisi Khalusha, 33 ans, comme un "tueur en série psychopathe" et un "vampire".
Collins Jumaisi Khalusha, arrêté lundi matin, a comparu mardi devant un tribunal de Makadara, dans la capitale kényane Nairobi.
A la suite de l'audience, la magistrate Irene Gichobi a prolongé la détention du suspect de 30 jours pour les besoins de l'enquête, conformément aux demandes de la Direction des enquêtes criminelles.
Les premiers corps de femmes démembrés ont été découverts vendredi dans le bidonville de Mukuru, dans le sud de la capitale kényane.
Selon la Commission nationale des droits humains du Kenya (KNCHR), organe officiel mais indépendant, 10 corps, uniquement des femmes, ont été pour le moment retrouvés.
Selon les autorités, le suspect a avoué avoir commis 42 meurtres entre 2022 - le premier étant celui de sa femme - et juillet 2024, à la veille de la découverte des premiers corps.
Lors d'une perquisition au domicile du suspect, situé à une centaine de mètres de la décharge, les policiers ont affirmé avoir découvert 24 cartes sim et une machette qui, selon Mohamed Amin, "servait à démembrer les victimes".
En 2022, le Kenya a enregistré 725 cas de féminicides, selon un rapport de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime.
La police a été vivement critiquée après la découverte des premiers corps, car la décharge est située à moins de 100 mètres d'un commissariat.
Le chef par intérim de la police nationale, Douglas Kanja, s'était engagé dimanche à mener "des enquêtes transparentes, approfondies et rapides", soulignant que les policiers du commissariat situé près de la décharge avaient été transférés ailleurs.
Vendredi, l'Autorité indépendante de contrôle de la police (IPOA) avait annoncé enquêter sur une éventuelle implication de la police dans ces meurtres.
Cette affaire intervient alors que les forces de sécurité kényanes sont sous pression depuis la mort en juin de dizaines de personnes lors de manifestations contre des projets de hausses de taxes du gouvernement.
Les ONG accusent la police d'avoir mené une répression disproportionnée en tirant à balles réelles sur les manifestants.
La police est redoutée au Kenya, et régulièrement accusée de meurtres et d'exécutions extrajudiciaires.