Partager:
Après la collision entre un avion d’American Airlines et un hélicoptère militaire à Washington, la question de la sécurité aérienne refait surface. Si l’image des crashs marque toujours l’opinion, les statistiques montrent pourtant une nette diminution des accidents au fil des décennies.
Mercredi soir, un avion de ligne transportant 64 personnes et un hélicoptère militaire se sont écrasés dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de la capitale américaine. Les secours, qui ont déjà retrouvé 28 corps, estiment qu’il n’y a "pas de survivants".
Ce type de catastrophe relance inévitablement la question de la sécurité aérienne. Pourtant, les données montrent que les crashs d’avions sont de plus en plus rares, faisant du transport aérien l’un des plus sûrs au monde.
Moins d’accidents, malgré une augmentation du trafic
En 2023, le taux d’accidents aériens s’établissait à 0,8 par million de vols, contre 1,3 en 2022. Sur les cinq dernières années, la moyenne annuelle était de 1,19 accident par million de vols, traduisant une tendance à la baisse.
L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) relevait qu’en 2010, il y avait 4 accidents pour un million de départs, soit un taux nettement supérieur à celui d’aujourd’hui. Cette amélioration est d’autant plus notable que le nombre de vols a considérablement augmenté : il est passé de 9,4 millions en 1970 à 28 millions en 2010, sans que le nombre de crashs ne suive cette évolution.
Pourquoi les avions sont-ils de plus en plus sûrs ?
Cette diminution des accidents s’explique par plusieurs facteurs :
- Amélioration des technologies et des matériaux : les avions modernes sont plus résistants, mieux conçus et dotés de systèmes de détection et de correction des anomalies.
- Formation accrue des pilotes : les erreurs humaines restent la première cause d’accidents, mais les compagnies investissent dans des entraînements plus poussés et l’utilisation de simulateurs perfectionnés.
- Maintenance renforcée : la surveillance des appareils est plus stricte, avec des contrôles réguliers et des réglementations plus exigeantes.
- Amélioration du contrôle aérien : les systèmes de gestion du trafic aérien et les communications entre avions et tours de contrôle ont progressé, réduisant les risques de collision en plein vol.
Des accidents qui marquent les esprits
Même si les crashs sont plus rares, ils restent spectaculaires et tragiques. Certains accidents récents ont marqué l’histoire, comme la disparition du vol Malaysia Airlines MH370 en 2014 ou le crash du vol Air France 447 en 2009. Cependant, ces drames ne reflètent pas la tendance générale à l’amélioration de la sécurité aérienne.
En 2023, 30 accidents d’avions commerciaux ont été recensés dans le monde, dont un seul mortel ayant causé 72 décès. À titre de comparaison, en 2022, 39 accidents avaient eu lieu, dont 5 mortels causant 158 victimes. Sur une période plus large (2019-2023), la moyenne annuelle est de 38 accidents, dont 5 mortels, faisant en moyenne 143 décès par an.
Et les hélicoptères ?
Dans le cas de l’accident de Washington, l’implication d’un hélicoptère militaire est un facteur à considérer. Contrairement aux avions commerciaux, les hélicoptères affichent un taux d’accidents plus élevé. En France, environ 5 % des hélicoptères subissent un accident chaque année, contre 1,5 % des avions et 0,5 % des ULM. Les causes principales sont les collisions avec des obstacles (lignes électriques, reliefs) et les erreurs humaines.
Un moyen de transport toujours plus sûr
Si la peur de l’avion reste une réalité pour de nombreux passagers, les chiffres confirment qu’il s’agit du moyen de transport le plus sûr. En 2022, le risque pour un passager était d’environ un accident tous les 826 088 vols. Une étude citée par le New York Times estimait même qu’un passager devrait prendre l’avion tous les jours pendant 123 000 ans avant d’être victime d’un crash mortel.
L’accident de Washington rappelle que le risque zéro n’existe pas. Toutefois, grâce aux avancées technologiques et aux protocoles de sécurité toujours plus rigoureux, la tendance est claire : les crashs d’avions sont de moins en moins fréquents.