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L'armée israélienne a mené jeudi de nouveaux bombardements meurtriers sur la bande de Gaza assiégée et livré des combats au Hamas à Rafah, le président américain Joe Biden accusant le mouvement islamiste palestinien d'être le "principal obstacle" à un accord de cessez-le-feu.
La guerre, entrée dans son 9e mois, ne connaît pas de répit. Et le front nord d'Israël avec le Liban a connu une nouvelle flambée de violences, l'armée israélienne menaçant de répondre "avec force" aux attaques du Hezbollah libanais qui a tiré des dizaines de projectiles contre des cibles militaires israéliennes.
Un plan de trêve à Gaza annoncé le 31 mai par Joe Biden, principal allié d'Israël, n'a toujours pas été appliqué, le gouvernement israélien et le mouvement islamiste palestinien Hamas campant sur leurs positions intangibles.
"Qu'avons-nous gagné de cette guerre à part tueries, destructions, extermination et famine?" s'exclame Oum Chadi, une Palestinienne de 50 ans, en pressant le Hamas de "mettre un terme à la guerre immédiatement, sans chercher à contrôler et diriger Gaza".
Alors que les espoirs d'un cessez-le-feu ont été régulièrement déçus, des habitants de Gaza, comme Oum Chadi, critiquent le Hamas et réclament une trêve à l'heure où le territoire palestinien dévasté est en proie à une crise humanitaire majeure avec une menace de famine.
A Jérusalem, des étudiants brandissant des photos d'Israéliens enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre contre Israël et retenus à Gaza, ont eux aussi appelé le gouvernement de Benjamin Netanyahu à arrêter la guerre et à ramener les otages à la maison lors d'une manifestation devant le Parlement.
Mais M. Netanyahu a maintes fois dit sa détermination à poursuivre la guerre jusqu'à la défaite du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
- "Nuit très violente" -
Jeudi, des tirs d'artillerie nourris et des frappes aériennes ont visé plusieurs secteurs, notamment Rafah dans le sud de la bande de Gaza, selon des correspondants de l'AFP sur place.
La branche armée du Hamas a affirmé être engagée dans des combats de rue dans l'ouest de Rafah où des témoins ont signalé des tirs d'hélicoptères Apache. D'autres ont décrit "une nuit très violente" dans la ville.
L'armée a fait état "d'opérations ciblées" à Rafah, où ses soldats ont "éliminé plusieurs terroristes dans des combats rapprochés".
Israël avait présenté son offensive terrestre lancée le 7 mai à Rafah comme indispensable pour éliminer le Hamas, mais les combats ont repris ces dernières semaines dans plusieurs autres régions de Gaza, notamment dans le centre où trois corps ont été retrouvés dans une maison bombardée selon la Défense civile.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par l'attaque lancée par le Hamas depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée.
En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a fait 37.232 morts dont 30 ces dernières 24 heures, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.
- "Principal obstacle" -
Après plus de huit mois de guerre, les Etats-Unis s'efforcent d'obtenir un accord basé sur le plan annoncé par Joe Biden qui prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages retenus à Gaza et de la libération de Palestiniens emprisonnés par Israël.
M. Biden a présenté ce plan comme émanant d'Israël. Mais M. Netanyahu l'a jugé incomplet en réaffirmant la détermination de son gouvernement à détruire le Hamas et de libérer tous les otages.
De son côté, le Hamas a transmis aux pays médiateurs une première réponse qui n'a pas été divulguée. Selon une source proche des discussions, elle contient des "amendements" au plan, incluant "un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de Gaza". Des exigences qu'Israël a toujours rejetées.
Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a déclaré mercredi à Doha, dernière étape d'une énième tournée au Moyen-Orient depuis le 7 octobre, que "certains changements" réclamés par le Hamas étaient "réalisables, d'autres pas".
En marge du sommet du G7 en Italie, M. Biden a accusé le Hamas de bloquer tout accord de trêve. "J'ai soumis une proposition approuvée par le Conseil de sécurité, par le G7, par les Israéliens, et le principal obstacle à ce stade est le Hamas qui refuse de signer, même s'ils ont proposé quelque chose de similaire", a-t-il dit.
Les dirigeants du G7 ont plus tôt appelé le Hamas à "donner l'accord nécessaire" pour la mise en oeuvre de cette proposition.
- Roquettes sur Israël -
Sur le front nord d'Israël, les échanges de tirs transfrontaliers entre le Hezbollah, un allié du Hamas, et l'armée israélienne se sont multipliés.
Jeudi, le Hezbollah a lancé des attaques "avec des roquettes et des drones" contre plusieurs positions militaires dans le nord d'Israël et sur le Golan syrien occupé par Israël. Deux soldats israéliens ont été blessés par un projectile tombé à Manara près de la frontière libanaise, selon l'armée.
Le mouvement libanais a intensifié ses attaques depuis la mort d'un de ses commandants tué mardi dans une frappe israélienne dans le sud du Liban.