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Biden tacle Netanyahu sur la guerre à Gaza puis fait marche arrière

Joe Biden a semblé mardi minimiser des propos qu'il a tenus sur Benjamin Netanyahu dans une interview au magazine Time, dans laquelle il affirmait qu'il y avait "tout lieu" de conclure que le Premier ministre israélien faisait traîner la guerre à Gaza pour sa propre survie politique.

Cet entretien s'est tenu avant que le président américain, dont les relations avec M. Netanyahu sont notoirement compliquées, n'annonce une proposition présentée comme israélienne pour un cessez-le-feu à Gaza, et qui a été froidement accueillie par le Premier ministre israélien.

A la question de savoir s'il croyait que Benjamin Netanyahu faisait traîner la guerre dans son propre intérêt politique, M. Biden a laissé entendre que oui dans cette interview publiée mardi.

"Il y a tout lieu pour les gens de tirer cette conclusion", a-t-il affirmé.

Mais un peu plus tard mardi, à la Maison Blanche, le démocrate de 81 ans a semblé revenir sur ses propos lorsqu'on lui a demandé si M. Netanyahu s'adonnait à "des calculs politiques".

"Je ne pense pas, il cherche à résoudre ce gros problème qu'il a", a-t-il lancé à la presse.

Le dirigeant américain a toutefois reconnu dans l'interview à Time avoir un "désaccord majeur" avec lui au sujet de l'après-guerre dans le territoire palestinien, et a jugé qu'Israël avait eu un comportement "inapproprié" pendant le conflit, déclenché par une attaque du Hamas le 7 octobre.

"Mon grand désaccord avec Netanyahu, c'est ce qui se passe après la fin (du conflit à) Gaza", a dit le démocrate. "A quelle situation reviendra (le territoire palestinien)? Est-ce que les forces israéliennes y retournent?", a-t-il poursuivi.

"La réponse est, si c'est le cas, ça ne peut pas marcher".

- "Les méchants" -

Plus largement, le président, candidat à un second mandat en novembre, s'est dit mieux placé que son rival républicain Donald Trump pour faire en sorte que les Etats-Unis restent "la puissance mondiale".

Il a ainsi critiqué son prédécesseur, qui a menacé de défaire les alliances traditionnelles américaines et s'est rapproché de dirigeants autoritaires pendant son mandat.

"Tous les méchants soutiennent Trump", a dit M. Biden.

"Donnez-moi le nom d'un dirigeant, à part (le Premier ministre hongrois Viktor) Orban et (le président russe Vladimir) Poutine, qui pense que Trump devrait être le leader mondial aux Etats-Unis", a-t-il poursuivi.

M. Biden, qui a fait de l'appui à l'Ukraine face à l'invasion russe l'une des constantes de sa politique étrangère, s'est dit mieux positionné que M. Trump pour que cette défense se poursuive.

L'armée russe a été "carrément décimée", a-t-il soutenu.

Mais il a minimisé l'idée d'une adhésion de l'Ukraine à l'Otan.

"Ce à quoi ressemble la paix, c'est nous assurer que la Russie n'occupe jamais, jamais, jamais, jamais l'Ukraine", a-t-il dit. "Et ça ne veut pas dire l'Otan, (qu')ils fassent partie de l'Otan".

Concernant la Chine, avec qui les relations restent tendues, le président américain a répété que les Etats-Unis se tiendraient aux côtés de Taïwan, tout en disant que Washington ne tentait pas de changer le statu quo.

"Nous ne recherchons pas l'indépendance pour Taïwan (mais) nous n'allons pas non plus ne pas défendre Taïwan si la Chine tente de modifier le statut de manière unilatérale", a-t-il affirmé.

Sur le plan intérieur, en dépit des sondages montrant que les électeurs sont préoccupés par l'âge de M. Biden, le démocrate a assuré être le meilleur candidat.

"Je peux faire mieux que n'importe qui d'autre", a-t-il répondu lorsqu'on lui a demandé s'il était apte à gouverner pendant tout un second mandat, à l'issue duquel il aurait 86 ans.

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