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Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a gracié mercredi 30 prisonniers politiques, condamnés pour avoir protesté contre le pouvoir, alors que des centaines d'autres demeurent derrière les barreaux sur fond d'une répression implacable lancée en 2020.
"Le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, a gracié 30 personnes condamnées pour des délits de protestation", a rapporté la présidence de ce pays allié de Moscou sous sanctions occidentales du fait de la répression politique interne et de son soutien à l'invasion russe de l'Ukraine.
Il s'agit de 23 hommes et sept femmes, selon la présidence, qui précise que "la plupart de ces condamnés sont des parents de mineurs et de jeunes enfants". Leur identité n'a pas été dévoilée à ce stade.
Ces personnes "ont déposé une demande de grâce, reconnu leur culpabilité, se sont sincèrement repenties et ont promis de mener une vie respectueuse de la loi", a encore indiqué la présidence.
M. Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, avait déjà gracié mi-août 30 prisonniers condamnés pour des manifestations antigouvernementales et souffrant de "maladies graves" ou étant âgées.
Selon l'ONG de défense des droits humains Viasna, 20 autres personnes avaient été libérées en juillet au Bélarus après avoir purgé leur peine et 18 autres ont été "graciées ou échangées".
Ce pays d'environ 10 millions d'habitants compte toujours plus de 1.300 prisonniers politiques, d'après cette organisation, qui se trouve aussi dans le viseur des autorités.
Au pouvoir depuis 30 ans, M. Loukachenko règne sans partage et a écrasé à plusieurs reprises des mouvements de contestation. Il a signifié en février son intention de se présenter pour un nouveau mandat l'année prochaine.
Ces quatre dernières années, des milliers de personnes ont été arrêtées et des opposants, militants et journalistes condamnés à de lourdes peines, tandis que des centaines de milliers de citoyens bélarusses ont fui le pays.