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De violentes manifestations étudiantes ont fait au moins six morts et plusieurs dizaines de blessés mardi au Bangladesh. Les protestataires dénoncent la réintroduction d'un ancien système de quotas dans la fonction publique. Le gouvernement a décidé de fermer les écoles pour la sécurité des plus jeunes.
La police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour tenter de mettre fin aux affrontements qui opposent des étudiants exigeant la suppression des quotas à des contre-manifestants soutenant le parti au pouvoir, la Ligue Awami. Les deux groupes s'affrontent dans la rue en se lançant des briques et en se frappant avec des tiges de bambou.
Le système de quota vise à réserver plus de la moitié des postes de fonctionnaires, bien rémunérés et très demandés, à certaines catégories de la population, notamment les descendants des combattants pour l'indépendance du Bangladesh en 1971 (30%) ou les femmes (10%). Les étudiants jugent la mesure discriminatoire et réclament un système basé sur le mérite.
Pour ses détracteurs, seuls les quotas en faveur des minorités ethniques et des personnes handicapées devraient être maintenus. Ils estiment que les quotas visent à favoriser les enfants des partisans de la Première ministre Sheikh Hasina. À la tête du pays depuis 2009, elle a remporté ses quatrièmes élections générales consécutives en janvier. De son côté, l'opposition a boycotté le scrutin, qualifié de "simulacre".
Les manifestations ont commencé il y a plusieurs semaines dans les universités du pays après qu'un tribunal a ordonné la réintroduction de ce système, pourtant abandonné en 2018 à la suite - déjà - de grandes manifestations estudiantines. La Cour suprême a récemment ordonné sa suspension temporaire.
Les fermetures scolaires concernent les lycées, collèges, séminaires islamiques et instituts polytechniques, mais pas les universités car le ministère de l'Éducation n'a généralement pas le pouvoir d'exiger leur fermeture.