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90% de la population mondiale touchée : des millions de décès annuels à cause de cette contamination invisible

La pollution atmosphérique, aggravée par le changement climatique et les incendies de forêt, a un impact sérieux sur la santé publique et l'agriculture mondiale, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Neuf personnes sur dix respirent un air pollué, ce qui cause des millions de décès prématurés chaque année.

L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a lancé un signal d'alarme ce 5 septembre en dévoilant son dernier Bulletin sur la qualité de l'air et le climat.

Le rapport révèle que 90% de la population mondiale respire un air pollué, dépassant les seuils recommandés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Lorenzo Labrador, responsable scientifique à l'OMM, affirme que "la quasi-totalité des habitants de la planète respirent un air impropre à la consommation". Selon lui, cette situation affecte particulièrement les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Une crise environnementale qui coûte des millions de vies

Le rapport de l'OMM met en lumière l'ampleur des dégâts causés par la pollution de l'air. Chaque année, plus de 4,5 millions de décès prématurés sont liés à l'exposition à des particules fines provenant des véhicules et de l'industrie.

Ces chiffres dépassent les décès combinés dus au paludisme et au VIH/sida, ce qui fait de la pollution atmosphérique le plus grand risque environnemental mondial.

Outre les effets dévastateurs sur la santé humaine, les particules polluantes affectent également l'agriculture. Le rapport souligne que la pollution réduit "la productivité des cultures de base telles que le maïs, le riz et le blé", exacerbant les problèmes alimentaires mondiaux.

M. Labrador précise que ces polluants sont "en grande partie issus des pratiques humaines, comme l'utilisation des terres et l'usage excessif des engrais".

Changement climatique et incendies de forêt

L'OMM met également en garde contre les effets du changement climatique qui intensifie les périodes de sécheresse et favorise les incendies de forêt.

Le rapport cite les incendies records, qui ont surpassé les émissions de la saison 2021 des incendies de Sibérie : "Les incendies au Canada ont battu des records en ce qui concerne la superficie brûlée sur une période de 20 ans", a indiqué Lorenzo Labrador.

Face à cette urgence mondiale, l'OMM appelle à des actions immédiates pour améliorer la qualité de l'air, en particulier dans les zones urbaines.

"La première chose que les villes doivent faire est de reconnaître l'existence du problème", a déclaré M. Labrador, insistant sur la nécessité pour les gouvernements de prioriser la lutte contre la pollution atmosphérique pour protéger la santé publique, l'environnement et l'économie.

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