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Une voiture a percuté mercredi la terrasse d'un café du XXe arrondissement de Paris, faisant un mort et six blessés. "L'acte pourrait être intentionnel", indique le parquet.
L'acte d'un conducteur âgé de 24 ans qui a percuté mercredi soir la terrasse d'un café à Paris faisant un mort et six blessés "pourrait être intentionnel" au regard de "ses déclarations", a indiqué jeudi le parquet.
La garde à vue du suspect, sans antécédent judiciaire, a été levée à 10h40 et il a été conduit pour une prise en charge à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (I3P), a précisé le parquet.
Initialement ouverte pour homicide involontaire, blessures involontaires par conducteur et mise en danger, l'enquête a été requalifiée en assassinat et tentative d'assassinat, a précisé jeudi le parquet.
"Cette requalification des faits a été opérée au regard des déclarations du mis en cause lors de sa garde à vue, laissant supposer que l'acte pourrait être intentionnel", a expliqué le parquet.
Le suspect était seul à bord, a précisé le parquet. Les analyses toxicologiques pour déterminer s'il avait consommé de l'alcool et/ou des stupéfiants sont en cours, a-t-il précisé.
Les faits ont eu lieu vers 19H30 mercredi, à neuf jours du début des Jeux olympiques de Paris, sur la terrasse du bar Le Ramus, dans la calme et paisible avenue du Père-Lachaise.
Une personne est morte, selon une source policière et le parquet, et six ont été blessées, dont trois se trouvaient en urgence absolue et trois en urgence relative, ont précisé ces sources mercredi soir.
"Les recherches autour de l'éventuelle présence d'un passager et s'agissant de la toxicologie du mis en cause, se poursuivent", a souligné jeudi le parquet de Paris.
Le conducteur, de nationalité française, n'a fait l'objet d'aucune condamnation judiciaire jusqu'à présent, selon la même source.
Une journaliste de l'AFP a constaté jeudi qu'il n'y avait plus de rubalise de la police devant Le Ramus, mais qu'un gros impact était toujours visible sur une des portes vitrées à l'entrée du bar.
Trois bouquets de roses ont été déposés au sol devant l'établissement.
"A toute vitesse"
Le serveur d'un café à 200 mètres était sur sa terrasse. Il a vu la voiture passer "à toute vitesse" et entendu un grand bruit. La voiture "a grillé le sens interdit et a foncé", a précisé ce serveur, qui travaille dans cette avenue depuis trois ans.
Il dit s'être approché et avoir vu les gens partir en courant et un corps. "C'est des collègues, c'est des voisins, je les connais quand même", a-t-il expliqué à l'AFP, les larmes aux yeux.
"C'est une rue tranquille, il ne se passe jamais rien", confie-t-il sous couvert d'anonymat, précisant que "très vite", les policiers sont arrivés.
Un couple d'une cinquantaine d'années se trouvait lui aussi en terrasse. "On sortait d'une inhumation, on s'est arrêté pour prendre un verre" et puis "la voiture est arrivée et elle a tapé derrière nous", a décrit l'homme. "Elle est entrée dans la vitrine avec les gens et tout!". Sur le moment, "on a juste entendu un grand bruit", a-t-il raconté.
Si la thèse de l'attentat était écartée mercredi soir par les enquêteurs, ce drame rappelle les attaques du 13 novembre 2015, dont certaines avaient visé des terrasses de l'est parisien.
Ces faits interviennent à neuf jours de l'ouverture des Jeux olympiques, pour lesquels quelque 35.000 policiers et gendarmes et 18.000 militaires français seront mobilisés en moyenne chaque jour.
A partir de jeudi, et jusqu'au 26 juillet, le périmètre de sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme (SILT) sera activé à Paris aux abords des quais de Seine, en vue de la cérémonie d'ouverture des JO-2024.
Quelque 326.000 spectateurs sont attendus le 26 juillet pour assister à la cérémonie, la première dans l'histoire des Jeux qui se déroulera hors d'une enceinte sportive.