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L'une des journalistes les plus connues de Mongolie, Naran Unurtsetseg, à l'origine de plusieurs affaires retentissantes, a été condamnée à quatre ans et neuf mois de prison, a-t-elle indiqué, au terme d'un procès symbole du recul de la liberté de la presse, selon ses défenseurs.
La reporter, poursuivie pour diffamation, était également accusée de diffusion de fausses informations et d'obtention de secrets d'Etat.
Naran Unurtsetseg a révélé par le passé plusieurs scandales en Mongolie: agressions sexuelles dans un internat bouddhiste, violence dans l'armée ou articles à charge contre certaines des personnes les plus puissantes du pays d'Asie de l'Est.
Un tribunal de la capitale Oulan-Bator a condamné Mme Unurtsetseg à une peine de quatre ans et neuf mois de prison, a-t-elle écrit vendredi sur sa page Facebook.
"C'est de la répression", a estimé Naran Unurtsetseg, à l'issue d'un procès à huis clos.
Rédactrice en chef du site internet Zarig, Mme Unurtsetseg s'est rendue célèbre avec ses vidéos en direct, parfois controversées, où elle interpelle régulièrement avec véhémence ses interlocuteurs.
La Mongolie, gouvernée par un système démocratique, a longtemps joui d'une grande liberté d'expression, comparé notamment à ses voisins la Chine et la Russie.
Le paysage médiatique reste extrêmement riche, avec des dizaines d'organes de presse qui représentent toutes les nuances de l'échiquier politique.
Mais selon ses détracteurs, le gouvernement essaie depuis quelques années de faire taire les critiques, notamment sur son bilan de matière de corruption.
Conséquence selon l'organisation Reporters sans frontières (RSF): la liberté de la presse a reculé en Mongolie, qui pointe désormais au 109e rang mondial sur 180 - son plus bas niveau depuis des décennies.
"C'est la première fois que la Mongolie condamne un journaliste depuis le début des années 2000", a déclaré Zagdsuren Borgilmaa de l'Association des journalistes de Mongolie, la principale organisation du pays à défendre les droits de la profession.