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Dans les arènes sportives, auprès des supporters, avec ses ministres. Gabriel Attal est en première ligne depuis le début des Jeux olympiques, dont il a salué mercredi le "véritable succès sur tous les plans", pendant qu'Emmanuel Macron est en retrait au fort de Brégançon.
Une semaine après le début des compétitions sportives, le chef du gouvernement a réuni ses ministres à Matignon pour se féliciter du déroulement jusqu'ici sans accroc majeur du rendez-vous planétaire.
Il a salué une cérémonie d'ouverture "exceptionnelle" sur la Seine, et l'épreuve du triathlon qui s'est tenue mercredi matin dans ce qu'il a rebaptisé le "fleuve olympique". La "baignabilité de la Seine", "malgré une météo très défavorable", "c'est un héritage qui va durer", s'est-il réjoui.
A l'issue de la réunion, il a fait savoir que 68 cyberattaques autour de l'organisation des JO avaient été "détectées" et "déjouées" depuis le 22 juillet, dont deux le 25 juillet visant directement les sites olympiques de Bercy et de la Villette.
De la même manière, "une trentaine d'alertes concernant des drones" ont été signalées. "Tous ont été interceptés et 27 personnes qui les pilotaient ont été interpellées", a ajouté le Premier ministre, soulignant qu'il s'agissait essentiellement "de touristes ou de spectateurs qui ignorent ou feignent d'ignorer" l'interdiction de survol.
En revanche, il a assuré n'avoir connaissance d'aucun projet d'attentat qui "aurait été identifié et donc déjoué".
Il a néanmoins appelé les autorités à ne pas "relâcher la pression" car "les Jeux sont loin d'être finis" et "de nombreux défis nous attendent encore": les compétitions qui se poursuivent jusqu'au 11 août, la cérémonie de clôture prévue ce jour-là, puis les Jeux paralympiques fin août-début septembre.
"Nous ne baisserons pas la garde une seule seconde, quelle que soit la situation institutionnelle ou politique", a-t-il assuré.
- Les tractations stagnent -
Car le gouvernement que Gabriel Attal a réuni mercredi à la manière d'un Conseil des ministres informel est démissionnaire depuis une durée record de quinze jours, chargé uniquement d'expédier les affaires courantes mais pourtant lesté de la lourde tâche de superviser le bon déroulement des JO.
Malgré ce statut baroque, le Premier ministre s'est démultiplié sur le terrain depuis samedi. Prenant le pouls de la canicule et surveillant le retour à la normale du trafic ferroviaire après les sabotages de vendredi, allant suivre la médaille d'or du rugby à 7 tricolore depuis le Club France, puis celle de Léon Marchand près du bassin de la Défense où il a pu croiser Lady Gaga, ou encore les exploits de Nicolas Geslin en canoë slalom à Vaires-sur-Marne.
"Il est présent, ni trop ni pas assez. En pointillé", applaudit un de ses ministres démissionnaires.
Il peut en tout cas profiter de la discrétion d'Emmanuel Macron, qui après un tour des arènes sportives samedi s'est rapidement installé au fort de Brégançon pour sa traditionnelle pause estivale. Il pourrait quitter la résidence présidentielle sur la Méditerranée ponctuellement avant la cérémonie de clôture, mais jusqu'ici il a, lui, respecté la "trêve olympique et politique" qu'il a voulu imposer.
Alors que les élections législatives des 30 juin et 7 juillet, après une dissolution controversée de l'Assemblée nationale, ont plongé le pays dans la crise politique, sans majorité claire pour gouverner, le président a affirmé qu'il ne nommerait pas de Premier ministre avant la mi-août.
Charge aux partis de tenter de former une coalition stable d'ici-là. Or le Nouveau front populaire, arrivée en tête mais loin de la majorité absolue, revendique Matignon pour sa candidate Lucie Castets, et le camp présidentiel peine à s'élargir de manière décisive à droite et à gauche.
Interrogé sur les avancées en ce sens, Gabriel Attal a botté en touche mercredi.
Dans les faits, les tractations stagnent.
"Pas un seul social-démocrate n'a bougé", peste en petit comité un de ses ministres. Selon lui, Emmanuel Macron met cette pause à profit pour "réfléchir au futur gouvernement", tout en espérant que la situation va "se décanter".