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JO: au pied de la tour Eiffel, comment faire disparaître un stade en huit semaines

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Thomas SAMSON

Moins d'une semaine après la dernière compétition de cécifoot des Jeux paralympiques de Paris, la pelouse artificielle a presque entièrement disparu et attend, en plusieurs rouleaux, le transport vers une nouvelle vie. Objectif: démonter le stade au pied de la tour Eiffel d'ici fin octobre.

Dans les gradins, les ouvriers ont commencé à retirer les sièges. Au pied des immenses tribunes temporaires, des câbles déconnectés jonchent le sol. D'autres sont déjà rangés dans des caisses pour le transport. Au Grand Palais Éphémère voisin, les tatamis ont disparu.

Le stade au cœur de la capitale sur le champ de Mars, devenu emblématique de Paris 2024, s'est métamorphosé en chantier. Le bruit incessant de visseuses, scies et marteaux a remplacé les acclamations et chants de supporteurs.

"C'est sûr qu'il y a un pincement au cœur" à voir se dissiper peu à peu cette installation qui concentre "beaucoup de souvenirs", concède Augustin Nechad, directeur du site "Eiffel Champ de Mars", qui regroupe les deux sites de compétition ayant accueilli judo, lutte, volleyball de plage, cécifoot, para judo et rugby fauteuil depuis juillet.

Mais "on savait que c'était le contrat dès le départ de faire des sites temporaires parce qu'il n'y avait pas besoin, sur notre territoire, d'un tel stade", ajoute-t-il.

- Seconde vie -

Pour le démontage, trois phases s'enchaînent, voire se chevauchent.

D'abord, le déménagement des équipes, l'arrêt du wifi, de l'électricité, ou encore de l'eau. Puis, le "bump out", pour "tout ce qui tombe quand vous retournez le site", résume M. Nechand: mobilier, équipements sportifs, câbles, bâches, affiches, signalétique.

Au total, pour 32 sites, 26.000 palettes seront acheminés par le groupe CMA CGM, logisticien des Jeux olympiques de Paris, vers des entrepôts en région parisienne.

"On aura presque 1.400 voyages de camions" sur cette phase, note Wagner Covos, directeur des opérations logistiques pour les Jeux de Paris chez CMA CGM. Il souligne la "complexité" liée à l'environnement urbain des sites de compétition, par rapport à des stades en périphérie.

Les équipements sont ensuite répartis vers leurs destinations finales: don à des clubs, revente, braderies... avec l'objectif affiché de maximiser la "seconde vie".

Chaque rouleau de gazon est ainsi numéroté pour faciliter la réinstallation. "C'est une tâche qu'il n'y aurait pas à faire si ça partait à la benne", souligne Augustin Nechad.

Les 2.000 tonnes de sable, dont une partie est encore sous le plancher du cécifoot, seront utilisés pour créer quatre terrains de beach-volley en Île-de-France.

Environ 200 employés de CMA CGM vident actuellement le village olympique des matelas, armoires et 17.000 lits montés pour l'occasion. Au total, 900 personnes œuvreront chez CMA CGM au démontage, contre 1.000 lors du montage.

"On est dans les temps", assure M. Covos, pour qui la réussite est aussi un enjeu économique et d'image à long terme. Le groupe, qui prépare l'évènement depuis trois ans et a grossi par une série d'acquisitions (dont Bolloré Logistics), veut montrer haut et fort sa capacité à "faire d'autres types d'événements comme ça".

- Fashion week -

Une fois le mobilier et les équipements retirés, place au démontage à proprement parler des tribunes et toutes les infrastructures fixes. Un pan assuré par un groupement d'entreprises autour du spécialiste de l'évènementiel GL Events.

Les travaux ont commencé au lendemain de la fin des compétitions et le "dernier coup de pioche pour restituer le site" est prévu le 31 octobre, mais "70%" du jardin devrait être libéré mi-octobre, a précisé le responsable. Les tribunes au pied de la tour Eiffel resteront le plus longtemps.

Sur d'autres sites, les travaux sont plus avancés, comme à la Concorde qui, pour les Jeux paralympiques, n'a accueilli que la cérémonie d'ouverture. Le Grand Palais, hôte de l'escrime, du taekwondo, du para taekwondo et de l'escrime fauteuil, accueillera le 1er octobre le défilé de la maison de mode Chanel dans le cadre de la Fashion Week parisienne.

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