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JO-2024: pas de "taxis volants" dans le ciel parisien

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JULIEN DE ROSA

Ils voulaient profiter des Jeux olympiques pour mettre en vedette un mode de transport innovant dans le ciel de Paris, mais les promoteurs des "taxis volants" électriques ont dû y renoncer, faute de certification.

Le gestionnaire d'aéroports Groupe ADP et la start-up aéronautique allemande Volocopter visent désormais un vol "d'ici à la fin de l'année" depuis une plateforme flottant sur la Seine, ont-ils annoncé à l'AFP jeudi, à quatre jours de la clôture des Jeux.

"Le coup de frein est réel", a reconnu jeudi sur franceinfo Augustin de Romanet, le PDG d'ADP. "Mais nous conservons l'espoir de faire voler ces engins au-dessus de la Seine avant la réouverture de Notre-Dame," prévue en décembre, a-t-il ajouté.

Initialement, ADP et Volocopter, soutenus par la région Ile-de-France, souhaitaient effectuer des vols expérimentaux à partir d'une plateforme aménagée sur la Seine, amarrée à un quai au niveau d'Austerlitz, dans l'est de la capitale, en profitant de l'attention mondiale portée aux JO.

Les deux entreprises prévoient néanmoins d'organiser des démonstrations de vol avec un prototype, sans passager: une première a eu lieu jeudi à l'aérodrome de Saint-Cyr-l'Ecole (Yvelines), avec deux vols sur un court circuit au-dessus du site, à une trentaine de mètres d'altitude.

Une autre est programmée dimanche à l'aube depuis le Grand Trianon situé dans le parc du Château de Versailles, d'où s'était élevé en 1783 le premier engin volant de l'histoire, la montgolfière des frères Montgolfier.

La certification du Volocity, l'engin conçu et fabriqué par Volocopter, a subi un "décalage de quelques semaines" lié à ses moteurs, a expliqué Edward Arkwright, le directeur général exécutif d'ADP, qui gère des aéroports et aérodromes de la région parisienne, dont Paris-Charles-de-Gaulle et Orly, mais aussi Saint-Cyr.

Ce type de moteur, fabriqué par un fournisseur américain, "avait de petites vibrations", a expliqué M. de Romanet.

Le but à terme des premiers vols inauguraux était de démontrer la faisabilité d'un nouveau mode de transport en zone urbaine dense, en faisant circuler ces appareils à décollage et atterrissage vertical (VTOL en anglais) entre plusieurs "vertiports".

Parmi ceux-ci figurent l'installation de Saint-Cyr, inaugurée jeudi et qui comprend un poste d'inspection-filtrage des bagages des passagers, une station de recharge des batteries mobiles des appareils, ainsi qu'une aire de stationnement.

- Élus parisiens hostiles -

Le projet, évoqué depuis fin 2020, avait déjà vu ses ambitions révisées à la baisse ces derniers mois, Volocopter n'ayant pas obtenu à temps une certification de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) pour accueillir des passagers payants.

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Geoffroy VAN DER HASSELT

"On est un peu déçus, mais en tout cas on avait dit qu'on ne ferait aucun accommodement avec la sécurité", a plaidé M. Arkwright.

Dans sa version actuelle, l'aéronef à deux places, dont celle du pilote, est équipé de batteries alimentant 18 rotors disposés en couronne au-dessus du cockpit, et s'avère bien plus silencieux qu'un hélicoptère.

Le ministère des Transports et ADP, détenu à 50,6% par l’État français, ont préféré insister ces derniers mois sur l'utilité de ces engins — dans de futures versions plus grandes — pour effectuer des évacuations sanitaires ou des transports d'organes, plutôt que de parler de "taxis volants" associés à un mode de déplacement pour les plus riches.

De fait, ce projet a rencontré l'hostilité des élus municipaux de Paris, de la majorité comme de l'opposition. La mairie, parlant d'une "aberration écologique", avait même contesté en justice l'arrêté publié le 9 juillet par le ministère des Transports et autorisant la création de l'"hélistation" d'Austerlitz.

Le 24 juillet, le Conseil d’État saisi en référé avait donné tort à la municipalité, en attendant une décision sur le fond censée intervenir à l'automne. Selon l'arrêté du ministère, l'autorisation d'exploitation de la plateforme court jusqu'au 31 décembre "au plus tard".

"ADP poursuit la fuite en avant (...). Ce vol versaillais serait donc réalisé sans homologation de l’AESA, ce qui interroge et confirme la stratégie de passage en force permanent des porteurs de ce projet", a réagi jeudi Céline Malaisé, présidente du groupe communiste au conseil régional.

Alors qu'une maquette du Volocity exposée à Saint-Cyr jeudi portait la livrée de l'ADAC, l'automobile-club allemand, et l'inscription "Notarzt" (Médecin urgentiste), M. de Romanet a défendu un projet "utile aux gens", et a appelé sur le ton de l'ironie les critiques de cette technologie à s'engager à ne pas y avoir recours "le jour où ils auront besoin d'être secourus en montagne, au bord de la mer ou dans un festival techno".

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