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Grenoble: hommages à l'employé tué, un suspect identifié

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OLIVIER CHASSIGNOLE

Un homme connu de la justice notamment "trafic de stupéfiants" a été identifié et est "activement recherché" pour le meurtre dimanche à Grenoble d'un employé municipal, auquel la ville et ses proches, sous le choc, ont rendu lundi un hommage appuyé.

"Un suspect du meurtre de Lilian Dejean est identifié et est activement recherché", a annoncé lundi soir le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, confirmant des informations du Dauphiné Libéré.

"Quatre perquisitions ont eu lieu hier (dimanche) et aujourd'hui (lundi) dans des lieux qu'il est susceptible d'habiter. L'homme est connu de la justice pour diverses infractions", dont "des vols, violences et trafic de stupéfiants", a-t-il précisé.

Lilian Dejean, agent de propreté âgé de 49 ans, était en service dimanche matin tôt sur le boulevard Jean-Pain au centre ville de Grenoble lorsque, témoin d'un accident de la circulation, il avait tenté d'empêcher l'auteur de s'enfuir. Ce dernier avait alors sorti une arme et tiré à deux reprises sur l'agent avant de prendre la fuite en abandonnant sa voiture accidentée.

Atteint de deux balles dans le thorax, Lilian Dejean est décédé peu après.

La voiture du suspect accidentée, une Audi RS3, un modèle puissant, dotée d'une plaque d'immatriculation polonaise, était un véhicule de location, selon le procureur.

La journée de lundi a été marquée par plusieurs hommages successifs à la victime, décrit unanimement comme "un homme de coeur", engagé au service des autres et de la communauté, syndicaliste de longue date, père et grand-père.

Ce sont d'abord plusieurs dizaines de ses collègues qui ont spontanément fait valoir leur droit de retrait et se sont réunis tôt lundi sur le parvis de l'hôtel de ville, à quelques dizaines de mètres du lieu du drame. Ils ont accroché des photos et des messages au feutre, tels que: "Tu vas nous manquer" ou "Le service public est mort avec toi".

"Il n'aimait pas l'injustice et ça lui a coûté sa vie" se sont émues deux employées de la Ville présentes sur place, Nadia et Farida.

Lilian Dejean "n'a pas joué le cow-boy ou quoi que ce soit", a estimé de son côté Xavier Rang, un de ses collègues du service propreté, qui le connaissait de longue date. "Nous faisons partie du service public, si nous voyons des accidents nous intervenons pour voir si la personne est blessée ou s'il y a des fuites d'huile", a-t-il souligné.

- "Violence inouïe" -

Le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle a lui aussi rendu hommage au quadragénaire, dénonçant la "violence inouïe qui s'est abattue sur notre collègue", lors d'une cérémonie depuis les marches de l'Hôtel de Ville. "Nous n'en pouvons plus de ces armes à feu partout", a-t-il asséné, faisant part de sa "tristesse" et de sa "colère".

La métropole alpine a connu un été marqué par de nombreuses fusillades entre trafiquants de stupéfiants. Au moins 17 épisodes de violence par arme à feu ont été recensés sur le territoire depuis le début de l'année et les autorités n'hésitent plus à parler de "guerre des gangs".

"Il y un enjeu de société qui est posé, mais ce n'est pas le temps d'aujourd'hui", a ajouté Eric Piolle devant la presse. "Aujourd'hui, c'est le temps de la solidarité, de la dignité et de l'hommage".

Réunies sous la pluie, plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux élus avec leurs écharpes bleu-blanc-rouge, des collègues et des amis, ont observé une minute de silence.

"Chaque mort au travail est inacceptable, celle-ci l'est encore moins", a lancé à la foule son collègue de la CGT Maxime Grand, syndicat avec lequel Lilian Dejean était engagé.

Le syndicat avait déploré plus tôt un "drame (qui) s'insère dans un climat de plus en plus délétère pour les travailleurs et travailleuses de première ligne qui sont confrontés à la violence dans leur quotidien".

- Famille -

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OLIVIER CHASSIGNOLE

Un dernier rassemblement en souvenir du disparu s'est tenu en fin d'après-midi sur les lieux même de la fusillade, rassemblant une centaine de personnes dont des membres de sa famille.

"C'était un vrai gentil" s'est ému l'un de ses amis au micro lors de cette cérémonie improvisée, qui a été suivie d'une minute d'applaudissements, puis d'une minute de silence.

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OLIVIER CHASSIGNOLE

"Mon frère avait beaucoup d’amour, il vous aimait tous, vous lui avez donné beaucoup d’amour aussi, que ce soit les collègues de boulot, la famille, les amis. Vous êtes tous présents: je pense à mon frère et je l’aime", a lancé à l'audience son jeune frère Lichouki Dejean.

"Le plus beau des témoignages que vous pouvez lui porter c’est votre présence ce soir parce que ça nous fait chaud au cœur", a renchéri son autre frère Jean-Marc Dejean avant de déposer lui aussi des fleurs et d'enlacer ses proches.

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