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Le ministre chargé du Budget et des comptes-publics, Laurent Saint-Martin, s'est prononcé dimanche pour l'entrée d'un opérateur public comme la banque publique d'investissement Bpifrance au capital d'Opella, qui commercialise le Doliprane et qui fait l'objet de discussions pour être cédé à un fonds d'investissement américain.
"Il est bien qu'un opérateur public, comme Bpifrance par exemple, puisse entrer au capital. Je crois que c'est une bonne option parce que cela permet d'être au conseil d'administration, d'être dans la gouvernance pour assurer le maintien des conditions" réclamées par le gouvernement dans ce dossier, a déclaré le ministre sur France Inter.
Sanofi est en train de finaliser les discussions avec le fonds d'investissement américain CD&R afin de lui céder 50% d'Opella, sa filiale qui abrite une centaine de marques de produits sans ordonnance dans le monde, dont le Doliprane.
Interrogé sur le rôle de Bpifrance dans ce dossier, le directeur général de la banque publique d'investissement, Nicolas Dufourcq s'est dit de son côté "d’accord pour aller avec le vainqueur de l’enchère", dans une interview dans La Tribune dimanche.
Il a souligné la légitimité de Bpifrance à devenir coactionnaire, rappelant les investissements de la banque publique dans la santé et surtout dans le chimiste Seqens (qui fait construire une usine de paracétamol, le principe actif du Doliprane, en Isère), et met en avant ses ambitions dans le secteur avec 10 milliards d'euros d'investissements à déployer dans la santé "dans les années à venir".
Interrogé sur le passage imminent du Doliprane dans le giron du fonds d'investissement américain CD&R, le ministre a répondu : "je comprends que ce sont les discussions qui sont en cours et qui doivent se concrétiser".
Depuis plusieurs jours, le gouvernement tente de rassurer sur le devenir des sites français d'Opella et du Doliprane en multipliant les déclarations sur les engagements écrits demandés aux parties prenantes en matière d'emplois et de sécurité d'approvisionnement.
Ces conditions comprennent "le maintien de l'emploi" sur les sites français d'Opella à Lisieux (Calvados) et Compiègne (Oise), au siège et au niveau des centres de recherche et développement, a rappelé M. Saint-Martin, faisant valoir aussi l'outil de contrôle des investissements étrangers en France (IEF) mis à disposition de l'Etat.
"Le sujet du Doliprane est immensément stratégique dans un enjeu de souveraineté" sanitaire. "Nous avons besoin de maintenir la production chez nous et les chaînes d'approvisionnement", a-t-il souligné.