Partager:
L'une de nos équipe s'est rendue à Nanterre, dans le département des Hauts-de-Seine, en Banlieue parisienne. C'est le seul où l'extrême droite est absente durant ce scrutin. nous sommes allés à la rencontre d'habitants qui sont, en grande partie, issus de l'immigration. Dans des cités qui font souvent la mauvaise une de l'actualité, les habitants sont-ils inquiets de la percée de l'extrême droite à deux pas de chez eux ?
Au marché du quartier Pablo Picasso à Nanterre, le vote de ce dimanche est sur toutes les lèvres.
Emma, originaire du Togo, est l'une des rares à tenir ces propos. "Est-ce que vous êtes un peu inquiète par rapport aux résultats éventuels demain en France ?", lui demande notre journaliste. "Pas du tout. Pour le Front National, vous voulez dire ? Je n'ai pas peur d'eux. Il faut un changement. Moi, je n'ai pas peur. Je les ai toujours suivis. Il faut respecter les règles, et puis, on n'a pas de problème". Ce discours, nous ne l'entendrons qu'une seule fois sur ce marché.
Parmi les acheteurs, tous rejettent le Rassemblement National et semblent remettre en cause ses réelles intentions : "Je ne crois pas que grand-chose va changer, qu'ils vont vouloir arrêter l'immigration ou chercher à faire partir ceux qui sont déjà là. On est intégrés. On paye les impôts, on paye tout", pense une cliente rencontrée.
Pour tous, il y a une inquiétude : la mobilisation. "Si vous ne voulez pas que le RN soit en tête, allez voter et faites voter !", nous dit-on encore.
À Nanterre, 26% de la population est issue de l'immigration, concentrée dans les cités. Au premier tour, le front de gauche a récolté 49% des voix. Le Rassemblement National n'en a eu que 15%.
"Moi, les racistes, j'ai horreur de ça. C'est nous, les étrangers, qui faisons tout en France. Quand leurs grands-parents sont malades, ils les déposent dans une maison de retraite. Qui va s'en occuper ? C'est nous, les étrangers", rappelle Cléane.
C'est aussi à Nanterre que tout s'est embrasé il y a un an, lorsque le jeune Nahel était tué par un policier. Une fresque lui rend désormais hommage. Pour le Rassemblement National, c'est un symbole d'insécurité. "Ce qu'ils veulent, c'est créer un jour une explosion au niveau de la France. Que nos enfants se mettent à se battre contre leurs propres frères, les Français. Ça fait mal et c'est inquiétant", estime une habitante du quartier.
Sans surprise, à Nanterre, le front de gauche devrait l'emporter ce dimanche, soutenu par les citoyens inquiets.