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Gabriel Attal a enjoint jeudi aux responsables politiques de "mettre des digues" face à la montée de l'antisémitisme et de "refuser de (le) banaliser", visant Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise.
"Les responsables politiques et partis politiques ont une responsabilité pour mettre des digues, pour empêcher qu'un certain nombre de discours se banalisent", a affirmé le Premier ministre, qui mène la campagne du camp présidentiel aux élections législatives.
"Parce qu'un discours qui se banalise, une haine qui se banalise, ça peut conduire certains, y compris des jeunes, au pire", a-t-il ajouté.
Gabriel Attal était interrogé sur le viol en réunion d'une jeune fille juive à Courbevoie (Hauts-de-Seine) qui a soulevé l'émotion dans le pays, lors d'une conférence de presse de présentation du programme de la majorité pour les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.
"Face à un tel drame, à une telle abomination, évidemment que (...) l'ensemble des responsables politiques de premier plan le condamnent. Y compris Jean-Luc Mélenchon", a affirmé le chef du gouvernement.
"On voit depuis le 7 octobre (date de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël, NDLR) se développer, se libérer une forme d'antisémitisme débridé", a-t-il déploré.
"Quand on dit, comme ça a été le cas pour Jean-Luc Mélenchon, que l'antisémitisme est, je cite, +résiduel+ dans notre pays alors qu'il (...) a explosé, (...) évidemment qu'on laisse se banaliser un discours", a-t-il poursuivi.
Sur franceinfo, la députée écologiste sortante de Paris a rappelé que cette déclaration du leader insoumis était "une erreur" et a estimé qu'il "n'y a pas d'antisémitisme structurel dans le nouveau Front populaire".
Sur X, Raphaël Glucksmann, qui a eu maille à partir avec LFI avant de retrouver la formation de gauche au sein du Nouveau Front populaire, a appelé "chaque espace politique" à "faire le ménage en son sein".
"Nous y veillerons", a promis l'eurodéputé Place publique, qui avait dénoncé la haine antisémite dont il avait fait l'objet lors de la campagne pour les européennes.
Un candidat LFI pour les législatives anticipées, Aly Diouara, a notamment qualifié Raphaël Glucksmann de "candidat sioniste" pendant cette période.
Les actes antisémites ont flambé en France au premier trimestre 2024, selon des chiffres du gouvernement, qui a fait état de "366 faits antisémites" recensés entre janvier et mars, en hausse de 300% rapport aux trois premiers mois de l'année 2023.