Partager:
L'armée allemande va pouvoir continuer à exploiter sa base de transport aérien au Niger, dans le cadre d'un "accord intérimaire" conclu avec ce pays du Sahel qui a imposé le retrait des troupes françaises et américaines, a indiqué le ministère allemand de la Défense.
"L'Allemagne et le Niger ont conclu un accord intérimaire sur le séjour des forces allemandes au Niger", a indiqué le ministère dans un communiqué mardi soir.
Cet accord va permettre à la base aérienne de la Bundeswehr à Niamey de "continuer à être exploitée au-delà du 31 mai", date d'expiration de l'accord existant, précise Berlin.
Les deux pays vont ainsi avoir le temps de "négocier un nouvel accord sur le séjour des forces" allemandes, ajoute le communiqué selon lequel la base opèrera comme structure "froide", "avec un personnel nettement réduit".
La base était jusqu'à récemment exploitée par une centaine d'hommes et de femmes de la Bundeswehr et utilisée comme plateforme logistique de mission de l'ONU (Minusma) au Mali voisin, qui s'est achevée en décembre, rappelle l'hebdomadaire Spiegel.
L'hebdomadaire allemand avait fait état mardi de "négociations secrètes" avec le régime au pouvoir au Niger, que Berlin ne reconnaît pas officiellement, pour permettre le maintien d'une présence militaire allemande.
"L'armée affirme qu'une petite plateforme aérienne en Afrique présente une valeur stratégique", permettant de mener des opérations d'urgence, comme des évacuations, selon le Spiegel.
Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius avait été en décembre le premier ministre européen à se rendre au Niger après le coup d'Etat.
Le régime militaire du Niger issu d'un coup d'Etat perpétré le 26 juillet 2023 a dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence des forces américaines, déployées dans le cadre de la lutte antijihadiste, était désormais "illégale".
Après le coup d'Etat, le nouveau pouvoir avait rapidement exigé le départ des soldats français, qui ont achevé de quitter le pays fin décembre. Le Niger s'est éloigné de la France, ex-puissance coloniale, et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.