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Le patron du Programme de l'Onu pour le développement s'est inquiété mercredi du "scepticisme croissant" en Europe sur les aides aux pays en difficulté, notamment l'Ukraine, dans un contexte de montée de l'extrême droite dans l'UE.
"J'observe avec une grande inquiétude le scepticisme croissant et la polémique sur la coopération internationale", a déclaré Achim Steiner, chef du PNUD, dans un entretien à l'AFP en marge de la conférence internationale sur la reconstruction de l'Ukraine qui s'est tenue mardi et mercredi à Berlin.
L'Europe et les Etats-Unis sont de plus en plus confrontés à ces polémiques sur l'utilité de l'aide internationale, a-t-il estimé.
Or, ce scepticisme n'est "ni justifié par les résultats du passé, ni par le présent: aucun pays ne peut relever seul les défis qui nous attendent, et encore moins les uns contre les autres", a-t-il dit.
Il a souligné que ce qui se passait dans un pays avait de plus en plus d'influence sur les autres, citant en exemple la pandémie de coronavirus, la cybersécurité mais aussi le changement climatique.
"Pour nous au PNUD, en tant que programme de développement de l'Onu, l'Ukraine est un pays qui fait encore l'objet de beaucoup d'attention", a-t-il dit.
"Mais nous voyons déjà une baisse des moyens financiers pour les pays les plus pauvres du monde", a-t-il ajouté.
Aux élections européennes qui se sont achevées dimanche, les partis d'extrême droite qui prônent davantage le repli sur soi que l'aide aux pays les plus pauvres sont sortis renforcés, suscitant des craintes sur le soutien futur à l'Ukraine, d'autant plus que certaines de ces formations sont ouvertement pro-russes.