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Le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer était attendu mardi soir à Washington, où il fera ses premiers pas sur la scène internationale pour un sommet marquant les 75 ans de l'Otan, quelques jours après la victoire écrasante des travaillistes aux législatives.
Le nouveau dirigeant de 61 ans, entré vendredi au 10, Downing Street, a prévu de réaffirmer le "soutien inébranlable" de Londres envers l'Alliance atlantique mais aussi envers l'Ukraine, a-t-il déclaré aux journalistes sur le tarmac de l'aéroport de Stansted à Londres.
"Nous allons nous rassembler avec nos alliés, discuter des moyens concrets pour renforcer notre aide à l'Ukraine, et envoyer un message très clair à Poutine: nous nous opposerons à l'agression russe où qu'elle ait lieu dans le monde", a-t-il martelé.
Le nouveau Premier ministre britannique a également condamné "l'effroyable attaque" russe qui a dévasté lundi le plus grand hôpital pour enfants d'Ukraine et fait plus de 30 morts à Kiev.
Cette visite dans la capitale américaine marque le début d'une séquence diplomatique scrutée pour le Premier ministre de centre-gauche, qui accueillera le 18 juillet une réunion de la Communauté politique européenne au palais de Blenheim, dans le sud de l'Angleterre.
"Ce sera pour lui l'occasion d'apprendre et de faire la connaissance d'autres dirigeants, autant que de faire passer des messages", a indiqué à l'AFP James Strong, expert de la politique étrangère britannique.
Le Royaume-Uni est l'un des plus fervents soutiens de Kiev depuis l'invasion russe en 2022, et cette position ne va pas varier avec le retour au pouvoir des travaillistes après 14 ans dans l'opposition.
Le nouveau ministre britannique de la Défense, John Healey, s'est déjà rendu en Ukraine dimanche où il a promis de livrer plus de pièces d'artillerie, de munitions et de missiles.
Keir Starmer réaffirmera aussi son soutien directement au président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé mardi à Washington pour ce sommet.
Le Premier ministre a également réitéré mardi sa promesse d'augmenter les dépenses militaires à 2,5% du PIB britannique (2,3% actuellement), au-delà du minimum de 2% préconisé par l'Otan, mais "après un examen stratégique préalable", sans calendrier établi à ce stade.
- "Relation spéciale" -
Selon le politologue James Strong, Keir Starmer va tenter de maintenir une forme de stabilité et de continuité de la politique étrangère britannique, tout en essayant de réparer les relations avec ses alliés européens, profondément abîmées par le divorce du Brexit.
Ce voyage constitue aussi une opportunité d'établir des liens personnels avec le président américain Joe Biden, et de cimenter la "relation spéciale" entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Les travaillistes britanniques sont globalement plus en phase avec les démocrates américains de Joe Biden, mais cette rencontre intervient à un moment d'incertitude politique profonde aux Etats-Unis.
M. Biden, 81 ans, est apparu souvent confus lors d'un débat avec son rival Donald Trump le 27 juin, soulevant des questions, y compris dans son parti, sur sa capacité à être réélu en novembre et à gouverner ensuite pour quatre ans.
Si Biden devait échouer le 5 novembre, Keir Starmer devra composer avec l'ancien président Donald Trump et sa politique isolationniste dès janvier 2025.
Le nouveau Premier ministre voudra donc démontrer "son engagement inébranlable en faveur de l'alliance entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, et envoyer un signal fort sur sa résilience (...) quoi qu'il arrive" en novembre, a indiqué à l'AFP Sophia Gaston, du groupe de réflexion de droite Policy Exchange.
Dix jours après Washington, Keir Starmer recevra au Royaume-Uni plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement, dont le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, pour le sommet de la Communauté politique européenne près d'Oxford.
Les travaillistes se sont engagés à travailler plus étroitement avec leurs voisins européens, en nouant à la fois des accords bilatéraux avec la France ou l'Allemagne et des accords à l'échelle de l'UE, en particulier sur la question sensible de l'immigration.
Selon Olivia O'Sullivan, du groupe de réflexion britannique Chatham House, ces sommets donneront "plus de chair" à ces propositions, et offriront un aperçu de la politique étrangère que mènera Keir Starmer à Downing Street ces cinq prochaines années.