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Le Conseil Supérieur de l'Emploi (CSE), rassemblant interlocuteurs sociaux et universitaires, a dévoilé lundi son dernier rapport annuel sur l'évolution du marché du travail en Belgique. Il indique que le taux d'emploi belge reste en 2023 en deçà de la moyenne de l'Union européenne. Face aux difficultés de recrutement, le CSE propose des recommandations en quatre axes aux futurs gouvernements régionaux et fédéral.
En 2023, le nombre d'emplois créés est redescendu de près de 100.000 les deux années précédentes à environ 41.000, soit la moyenne pré-crise sanitaire. Le taux d'emploi en Belgique, s'il progresse, reste cependant en 2023 en deçà de la moyenne des pays de l'Union européenne (72,1% contre 75,3% dans l'UE).
Cette absence de convergence entre les données belges et européennes s'explique, selon le CSE, par des difficultés de recrutement, les conditions de travail et de rémunération, un manque de main-d'œuvre dans certains secteurs, et des incitants insuffisants pour rejoindre le marché du travail.
Face à ces défis, le Conseil formule une série de recommandations en quatre axes pour améliorer le taux d'emploi en Belgique. D'abord, améliorer l'activation des demandeurs d'emploi, avec un meilleur accompagnement, une réintégration des personnes en incapacité de travail longue durée ainsi qu'un réexamen du système de l'assurance chômage. Le rapport indique toutefois qu'il est nécessaire qu'une telle réforme "ne conduise pas à une augmentation du risque de pauvreté".
Le CSE propose une plus grande promotion de l'emploi des personnes faiblement diplômées. Il appelle aussi à une amélioration des compétences, "répondant à l'évolution de la société".
Enfin, le Conseil invite à des discussions sur la formation des salaires, évoquant clairement la question de l'indexation des salaires et de la norme salariale. "Il y a un équilibre à trouver entre sauvegarde de la compétitivité et préservation du pouvoir d'achat", suggère le rapport.