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La violence envers les minorités sexuelles et de genre a augmenté sur cinq ans, selon l'Agence européenne des droits fondamentaux (FRA) pour qui les résultats de son étude publiée mardi constituent un "signal d'alarme clair".
L'Europe est face à un "paradoxe", selon la directrice de cet organisme basé à Vienne, en Autriche, et qui dépend de l'Union européenne (UE).
D'un côté, les gens sont "plus ouverts quant à leur orientation sexuelle" par rapport au dernier rapport de 2019, écrit Sirpa Rautio.
Mais d'un autre côté, "des taux de violence alarmants racontent une autre histoire", dénonce-t-elle sur la base des réponses de plus de 100.000 personnes LGBT+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et autres sensibilités) dans toute l'Europe.
Plus d'une personne LGBT+ sur deux parle désormais ouvertement de son orientation sexuelle, de son identité et de son expression de genre, ainsi que de ses caractéristiques sexuelles.
"Mais la plupart d'entre elles évitent encore de tenir la main de leur partenaire en public, de peur d'être agressées", souligne la FRA dans un communiqué. C'est le cas de 60% des sondés en France, contre 53% en moyenne dans l'UE.
Le nombre de ceux disant avoir été victimes de violence s'élève à 14%, soit un peu plus qu'en 2019, les personnes transgenres étant particulièrement visées. Et le harcèlement touche désormais plus de la moitié des personnes interrogées, contre 37% précédemment.
La situation se dégrade particulièrement à l'école, où les deux-tiers déclarent avoir fait l'objet d'actes d'intimidation, contre 46% en 2019.
Mais la discrimination demeure invisible, seuls 11% ayant signalé un incident aux autorités.
En Hongrie, où les droits des personnes LGBT+ ont régressé ces dernières années sous l'effet de mesures prises par le Premier ministre Viktor Orban, seules 3% d'entre elles estiment que leur gouvernement "lutte contre les préjugés et l'intolérance" à leur égard, plus faible pourcentage du bloc, contre 26% en moyenne dans l'UE.
La FRA appelle les pays membres à "appliquer une culture de tolérance zéro" à l'égard de la violence anti-LGBT+.
Concernant la haine en ligne, elle recommande d'"aborder le risque de préjugés dans les algorithmes et de s'assurer que les plateformes numériques respectent la législation de l'UE".
Cette enquête est publiée en amont de la journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie le 17 mai.