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La Turquie, qui reçoit des millions de migrants sur son sol, doit mieux lutter contre le trafic d'êtres humains, plaident mardi des experts du Conseil de l'Europe.
Dans un rapport, le Groupe d'experts sur la lutte contre la traite des êtres humains (Greta) évalue à 1.466 le nombre de victimes formellement identifiées en Turquie entre 2019 et 2023, soit "une hausse significative" par rapport aux quatre années précédentes.
Les formes principales de traite sont l'exploitation sexuelle (52% des cas), le travail forcé (30%), le mariage forcé (9%) et la mendicité forcée (6%), précise le Conseil dans un communiqué depuis son siège de Strasbourg.
Quant aux victimes, elles sont principalement originaires de Syrie, d'Ouzbékistan, d'Afghanistan et de Turquie.
Si Ankara a progressé dans sa lutte contre le trafic humain, le Greta l'appelle à adopter, "sans plus attendre, un plan national d'action" avec "des objectifs clairement définis" et un budget adéquat.
La Turquie, qui est l'un des 46 pays membres du Conseil de l'Europe, doit également renforcer sa protection des enfants et améliorer la détection du trafic aux frontières "en particulier dans le contexte d'une immigration en hausse", plaident les experts.
Début octobre, la Commission européenne a souligné de son côté les "efforts" de la Turquie, pour "accueillir 3,6 millions de réfugiés syriens et d'autres pays étrangers".
Mais Bruxelles a aussi appelé le pays à enquêter "de manière approfondie" sur des allégations d'exactions et de renvois forcés de migrants en Afghanistan et en Syrie, alors que le pays a reçu des fonds européens pour sa politique migratoire.
Neuf médias dont Le Monde, El Pais, Der Spiegel et Politico, avaient publié auparavant les témoignages d'une quarantaine de migrants qui accusaient les autorités turques d'exactions dans des centres d'accueil et de renvois forcés en Afghanistan et en Syrie.