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La Russie constitue la plus grande menace contre la Suède et ses alliés jusqu'en 2030, a affirmé lundi le gouvernement suédois dans sa nouvelle stratégie de sécurité nationale.
"Une attaque armée contre la Suède ou ses alliés n'est pas à exclure", insiste le document alors qu'en janvier le commandant en chef des forces armées suédoises avait dit que ses compatriotes devaient "se préparer mentalement à la guerre".
La menace que représente la Russie dépendra de l'évolution de la guerre en Ukraine, a souligné le ministre de la Défense Pål Jonson, lors d'une conférence de presse.
Le seuil de la Russie pour l'usage de la force par des moyens militaires est "bas", a-t-il ajouté. "Elle est prête à prendre de grands risques politiques et militaires".
Mi-juin, un avion militaire russe a d'ailleurs violé l'espace aérien suédois à proximité de la stratégique île de Gotland en mer Baltique.
L'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie en 2014 avait déjà incité la Suède à renforcer son armée. L'invasion de l'Ukraine par Moscou en 2022 l'a conduite adhérer à l'Otan en mars 2024, un retournement historique après plus de 200 ans de non-alignement.
Avec sa nouvelle stratégie, "la Suède a (aussi) pris des mesures pour protéger ses actifs stratégiques", notamment dans la partie septentrionale du pays, a précisé le document.
En janvier 2023, le groupe minier suédois avait annoncé la découverte à Kiruna, dans le nord de la Suède, du "plus grand gisement connu" de terres rares d'Europe. Acier décarboné, batteries électriques... Stockholm mise sur plusieurs secteurs pour assurer un rôle de premier plan dans la transition écologique, avec le nord du pays comme fer de lance. Actuellement, 98% des terres rares utilisées dans l'UE sont importées de Chine, qui dispose donc d'un quasi-monopole dans le secteur.