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La déclaration adoptée mercredi par les pays membres de l'Otan lors du sommet de Washington ne fait plus mention de l'éventuelle adhésion de la Géorgie. Cette position tranche avec les années précédentes, quand l'alliance considérait le pays du Caucase du Sud comme un partenaire important.
À Tbilissi, la capitale géorgienne, le ministre de la Défense Irakli Chikovani a tenté de relativiser les choses. Même si la Géorgie n'est pas directement mentionnée, l'alliance est ouverte aux pays de la région, assure-t-il, convaincu de la future adhésion de la Géorgie.
La déclaration de mercredi indique seulement que l'Otan appelle la Russie à retirer toutes les troupes russes de Moldavie et de Géorgie, troupes qui y sont "stationnées sans consentement".
Cela contraste avec la déclaration faite au sommet de Vilnius l'année dernière. Celle-ci contenait un article consacré à la Géorgie, réitérant l'engagement pris en 2008 selon lequel le pays deviendrait membre de l'alliance. Dans le texte, l'alliance exprimait à l'époque son soutien à l'intégrité territoriale et à la souveraineté du pays, tout en appelant Tbilissi à progresser dans les réformes démocratiques demandées.
Selon les experts, la manière de procéder témoigne du mécontentement de l'alliance face à l'orientation de plus en plus anti-occidentale du gouvernement géorgien.
Le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a en effet fait adopter une loi controversée sur l'"influence étrangère", malgré des protestations massives.
Inspiré, selon l'opposition, d'une loi russe utilisée par le Kremlin pour persécuter les dissidents, le texte impose aux ONG et aux médias recevant au moins 20% de leur financement de l'étranger de s'enregistrer en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère" et de se soumettre à un strict contrôle administratif.
La Géorgie est par ailleurs candidate officielle à l'adhésion à l'UE depuis fin 2023.