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Le Conseil de défense et de sécurité nationale d'Ukraine a annoncé vendredi interdire l'usage de Telegram, messagerie très populaire fondée par le Russe Pavel Durov, sur les appareils électroniques de fonction de la plupart de ses militaires et responsables, suspectant les services russes d'accéder aux échanges.
"Il a été décidé d'interdire l'installation et l'utilisation de Telegram sur les appareils officiels des représentants du gouvernement, du personnel militaire, des employés du secteur de la sécurité et de la défense, ainsi que des entreprises exploitant des infrastructures critiques", a indiqué le conseil dans un communiqué.
Les militaires "s'en servent souvent pour discuter des questions de travail" confidentielles, a commenté auprès de l'AFP un haut responsable ukrainien du secteur de sécurité s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. "C'est une grande source de fuites d'information car Telegram est très facilement piraté" par les Russes, a-t-il expliqué.
Les salariés qui sont obligés de se servir de Telegram dans le cadre de leurs fonctions, notamment pour diffuser les communiqués officiels, ne sont toutefois pas concernés par cette règle, a précisé le conseil, l'application étant un grand relais de communication de l'armée et des pouvoirs publics.
Ce choix a été fait pendant une réunion sur "les menaces de sécurité nationale" représentées par l'application, a ajouté cette institution placée sous l'autorité de la présidence ukrainienne.
L'interdiction ne porte cependant que sur les appareils de fonction des militaires et responsables, et pas sur leurs outils privés.
Le fondateur et patron de la messagerie, Pavel Durov, a été arrêté en août en France et inculpé en raison de la publication de contenus illégaux sur l'application. Il lui est interdit de quitter le territoire français.
Pavel Durov estime que Telegram, fondé en 2013, compte 950 millions d'utilisateurs dans le monde.