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L'Ukraine et des entreprises d'armements tchèques ont signé des accords en vue de produire des fusils d'assaut et des munitions en territoire ukrainien, a annoncé mardi à Prague le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal.
Le groupe Sellier & Bellot doit construire "une usine de munitions en Ukraine". "C'est important pour approvisionner notre armée maintenant", a indiqué M. Chmygal. "Le second accord concerne la production en Ukraine de fusils d'assaut par Colt CZ Group", a-t-il ajouté aux côtés de son homologue tchèque, Petr Fiala.
Aucun calendrier précis n'a été annoncé dans l'immédiat.
"Pour nous, il est important de continuer à soutenir l'Ukraine, qui se bat pour sa souveraineté, son indépendance et son intégrité territoriale. Mais nous sommes bien conscients qu'elle se bat également pour la sécurité de l'Europe", a déclaré pour sa part M. Fiala.
L'Ukraine, dont l'effort de guerre dépend très largement de l'aide occidentale, veut développer son industrie militaire pour pouvoir aussi produire elle-même ses munitions et armements face à l'envahisseur russe. D'autant plus que l'aide occidentale a connu des ratés fin 2023-début 2024 en raison de différends politiques au sein de ces pays ou de problèmes logistiques.
Il reste cependant à résoudre un problème de taille pour le développement d'une industrie militaire: l'ensemble du territoire ukrainien est à portée des missiles et drones russes. L'Ukraine réclame depuis des mois aux Occidentaux des moyens de défense antiaérienne afin de pouvoir se défendre des attaques et protéger ses sites stratégiques.
Prague est un partenaire-clef pour Kiev. Le gouvernement tchèque est ainsi à l'origine d'une initiative internationale visant à acheter des obus pour l'Ukraine en dehors de l'Europe, l'UE ayant échoué à livrer le million de munitions qu'elle avait promis avant la fin mars. Dix-huit pays participent à cette initiative, dont le Canada, le Danemark, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Portugal.