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La militante écologiste Greta Thunberg a été inculpée pour trouble à l'ordre public après une manifestation en marge d'une conférence pétrolière et gazière mardi à Londres et comparaîtra en novembre devant un tribunal, a annoncé mercredi la police.
Les manifestations contre l'industrie des hydrocarbures se sont poursuivies mercredi dans la capitale britannique, devant l'hôtel où se tient la conférence Energy Intelligence Forum, ou encore devant le siège britannique de TotalEnergies.
La Suédoise de 20 ans, arrêtée mardi par la police, a été libérée sous contrôle judiciaire et comparaîtra devant un tribunal londonien le 15 novembre.
Elle fait partie d'un groupe de 26 personnes inculpées pour cette manifestation, à laquelle avaient participé plusieurs centaines de protestataires.
Formellement, Greta Thunberg est poursuivie pour ne pas s'être pliée à l'injonction de la police de ne pas bloquer la rue où se déroulait cette action de protestation contre la tenue - dans un hôtel du quartier cossu de Mayfair - de l'Energy Intelligence Forum, qui réunit les dirigeants des grandes compagnies productrices d'hydrocarbures.
Elle est coutumière d'actions de blocage, comme à Malmö en Suède, ce qui lui avait valu une amende il y a quelques jours.
Un tracteur viticole pulvérise un traitement phytosanitaire sur les raisins, le 26 avril 2018, dans un vignoble près de Saint-Émilion, à l'est de BordeauxEn janvier, elle avait été emmenée de force par des policiers hors d'une manifestation contre le recours au charbon en Allemagne.
"Derrière ces portes closes (...) des politiciens sans carrure concluent des accords et des compromis avec les lobbyistes du secteur destructeur des combustibles fossiles", avait dénoncé Greta Thunberg devant la presse mardi matin avant son arrestation.
Les manifestants critiquaient aussi le fait que le président de la COP28, la conférence annuelle des Nations unies sur le climat prévue pour se dérouler du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, ne soit autre que le patron de la compagnie pétrolière des Emirats arabes unis, Sultan al-Jaber.
Mercredi, les manifestations ont continué devant l'InterContinental Park Lane où se tenait la conférence énergétique, avec une centaine de personnes accueillant les participants à la conférence par des "honte à vous" et tenant des pancartes de slogans où l'on lisait "Stoppez Rosebank", un champ pétrolier controversé en mer du Nord dont le gouvernement britannique a autorisé l'exploitation le mois dernier.
Des militants de groupe écologiste Extinction Rebellion ont aussi manifesté mercredi au coeur de la City de Londres devant les bureaux d'assureurs membres du marché sectoriel Lloyds of London, selon un communiqué.
Près de 20 manifestants de Fossil Free London, un autre groupe écologiste, ont pour leur part fait un sit-in pour bloquer l'entrée du siège de TotalEnergies dans le quartier d'affaires de Canary Wharf, utilisant des fumigènes jaunes et criant "l'argent du pétrole dehors" ou "Stoppez Total" entre autres, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Mardi, le patron de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco, Amin Nasser, a réaffirmé au cours de la conférence que "de nouveaux investissements" dans les hydrocarbures étaient nécessaires pour contrer le déclin des champs pétrolifères vieillissants.
Quant à Wael Sawan, le patron de Shell, il a fait valoir que sa compagnie essayait d'"assurer la sécurité énergétique". Mais, en même temps, a-t-il ajouté, "nous voulons être un acteur de la transition énergétique en investissant entre 10 et 15 milliards de dollars au cours des trois prochaines années".
M. Sawan s'exprimait par lien vidéo, n'ayant pas pu accéder à l'hôtel en raison de la manifestation.
Shell était revenu en juin sur son engagement de réduire sa production de brut de 1% à 2% par an, suscitant l'ire des écologistes.