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Le Real Madrid, champion d'Espagne pour la 36e fois samedi au terme d'une saison exceptionnelle, a su surmonter de graves absences et vu grandir ses jeunes stars pour récupérer sa couronne.
Le Real est éternel, et il résiste à tout.
Alors que cette saison devait être celle de la "transition" après un cycle victorieux de plus d'une décennie autour de Cristiano Ronaldo et de Karim Benzema, le géant espagnol est désormais à une marche d'un triplé (Liga, Ligue des champions, Supercoupe d'Espagne).
"Nous avons réalisé une saison exceptionnelle. Nous avons été très réguliers, nous avons commis peu d'erreurs et l'avantage est mérité", a estimé l'entraîneur italien Carlo Ancelotti, grand artisan de ce succès, dans la poche à quatre journées de la fin.
Le club merengue, décevant deuxième la saison passée à dix longueurs du Barça, a retrouvé toute sa solidité et son efficacité offensive, sa marque de fabrique, pour ne laisser que des miettes à la concurrence.
Et ce malgré des incertitudes en début de saison: le départ de Benzema, son meilleur buteur, puis les graves blessures du gardien belge Thibaut Courtois et du défenseur brésilien Eder Militao, deux pièces-clés du onze.
Recrue star de l'été, le Golden Boy anglais Jude Bellingham, 20 ans, n'a pas laissé place aux doutes. Il s'est affirmé comme l'homme providentiel de la Maison Blanche en palliant - au moins au niveau statistique - le départ de Benzema en Arabie saoudite.
- L'effet Bellingham -
Dans un système construit par Ancelotti autour de lui, le milieu offensif s'est mué en buteur, inscrivant 10 buts lors de ses 10 premiers matchs de championnat, pour devenir la nouvelle idole du Santiago-Bernabeu, qui entonne le tube des Beatles "Hey Jude" à chacun de ses buts.
Il a été de loin le meilleur buteur merengue cette saison (18 buts en championnat), la plupart à des moments-clés: doublé à l'aller et but au retour contre Barcelone, doublé face à Gérone, buts décisifs dans le temps additionnel.
À ses côtés, les flèches brésiliennes Vinicius et Rodrygo, habitués à jouer sur les ailes, se sont parfaitement adaptés à leur nouveau rôle plus central et ont été fondamentaux tout au long de la saison, notamment lorsque Bellingham était absent.
À 23 ans, les deux dribbleurs de la Seleção ont continué à grandir, comme les internationaux français Eduardo Camavinga, 21 ans, et Aurélien Tchouaméni, 24 ans, qui ont fait preuve d'une polyvalence hors norme. Ce dernier a été précieux en deuxième partie de saison quand il a dépanné avec assurance en défense centrale pour pallier les blessures.
Le métronome allemand Toni Kroos, 34 ans, a lui été la pierre angulaire du nouveau système madrilène en deuxième partie de saison, tandis que son compère au milieu Luka Modric, 38 ans, a continué d'apporter sa touche technique dès qu'il foulait la pelouse.
- La patte Ancelotti -
Pour la presse espagnole, ce sacre est surtout celui d'Ancelotti, qui a su se réinventer à 64 ans et continuer à transmettre une confiance inégalée à ses joueurs.
"C'est la Liga d'Ancelotti. Il a inventé un nouveau système, l'équipe a été un roc malgré les absences à des postes-clés, je ne vois pas de meilleur entraîneur pour le Real Madrid", a estimé sur la radio Cadena Ser l'ancien joueur Alvaro Benito, devenu un commentateur très écouté.
"Les blessures que nous avons eues en début de saison nous ont aidés à comprendre que la façon de les surmonter n'est pas l'individualité mais le collectif", a rappelé Ancelotti après la victoire samedi contre Cadix (3-0).
Avec cette deuxième Liga, il est déjà le deuxième entraîneur le plus titré du club avec douze titres et pourrait mercredi se rapprocher d'une cinquième Ligue des champions (dont deux avec l'AC Milan), un record.