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Plusieurs milliers de personnes ont manifesté jeudi en Espagne à l'appel des principaux syndicats pour dénoncer l'absence d'avancées dans les négociations sur la réduction du temps de travail, que le gouvernement s'est engagé à faire passer de 40 à 37,5 heures hebdomadaires.
Les manifestants, mobilisés à l'appel de l'UGT et de Commissions ouvrières (CCOO), se sont rassemblés dans plusieurs villes devant les locaux des organisations patronales CEOE et Cepyme, accusées de "bloquer" les discussions sur cette promesse phare du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.
"La CEOE poursuit une stratégie dilatoire, parce qu'elle pense que l'absence d'accord" entre partenaires sociaux permettra d'"empêcher la mise en oeuvre de la réduction du temps de travail", a dénoncé sur la radio RNE le secrétaire général de CCOO, Unai Sordo.
Le gouvernement Sánchez a engagé des négociations début janvier avec les partenaires sociaux sur cette mesure prévue par l'accord de gouvernement scellé voilà un an entre les socialistes et la formation de gauche radicale Sumar, qui doit concerner près de 12 millions de travailleurs.
Mais les discussions se sont depuis enlisées, le patronat étant opposé à une réduction uniforme de la durée légale du temps de travail dans le pays, les différents secteurs d'activité étant selon lui confronté à des réalités économiques différentes.
Le plan mis sur la table par le gouvernement prévoit concrètement une réduction du temps de travail en deux étapes, avec un passage à 38,5 heures en 2024, puis à 37,5 heures en 2025. Cela doit se faire sans perte de salaire, selon l'exécutif.
Rejetée par le patronat, cette mesure se heurte également aux réticences de plusieurs des partis soutenant le gouvernement Sánchez, dont le parti indépendantiste catalan Junts per Catalunya (JxCat), réputé proche du monde de l'entreprise, ce qui rend son adoption au Parlement très incertaine.