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Une étude réalisée par Greenpeace publiée jeudi montre que le fossé se creuse toujours plus entre les petites fermes et les grosses entreprises agricoles. Ces méga-fermes réalisent les plus gros profits du secteur, tout en bénéficiant de la majeure partie des subventions aux dépens des paysans de petite taille. L'ONG de protection de l'environnement parle d'un "échec politique" et appelle les dirigeants européens à un "changement profond" en soutenant notamment "l'agriculture écologique à petite échelle".
Selon les données analysées par Greenpeace, le nombre de méga-fermes (dont la production est supérieure à 250.000 euros par an) dans l'UE a augmenté de 56% entre 2007 et 2022, tandis que le nombre de petites exploitations commerciales (entre 4.000 et 49.999 euros) a, lui, chuté de 44% au cours de la même période, passant de 4,3 millions à 2,4 millions.
Face à cette disparition des petits agriculteurs, Greenpeace pointe la distribution inégale des subventions publiques qui favorisent les plus grandes exploitations. "Alors que les méga-fermes ne représentent que 8% des exploitations au sein de l'UE, elles ont reçu 37% de subventions dédiées aux exploitations commerciales. Les petites exploitations n'ont, elles, reçu que 26% des subventions, alors qu'elles représentent deux tiers des exploitations commerciales en Europe", constate l'ONG.
"Les agriculteurs sont de plus en plus mis sous pression pour augmenter leur production, même si cela implique de s'exposer à des produits toxiques, de maltraiter les animaux, de polluer et détruire le sol, l'eau, les plantes et la faune dont ils dépendent. Mais aucun agriculteur n'agirait de la sorte s'il disposait de véritables alternatives", relève Marco Contiero, directeur de la politique agricole européenne de Greenpeace.
L'organisation plaide dès lors pour un "changement structurel profond" afin de favoriser l'adoption de pratiques plus durables, tout en améliorant le soutien financier accordé aux petits exploitants agricoles soucieux de l'environnement.