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Jordan Bardella a entamé dimanche matin une visite de deux jours au Salon de l'Agriculture, martelant d'emblée son ambition de "changer de logiciel" au niveau européen, au lendemain de l'inauguration très agitée du Salon par Emmanuel Macron.
Le président du Rassemblement national, tête de liste du parti d'extrême droite et en tête des sondages pour les élections européennes de juin, est arrivé peu avant 10h00 Porte de Versailles, à Paris.
"Il faut changer de logiciel" pour l'agriculture française, a déclaré M. Bardella. "Évidemment il y a la question du revenu et du travail. Mais il faut que nos agriculteurs soient compétitifs. Or, en étant mis en concurrence avec des produits ou des filières qui ne respectent aucune des normes" qui leur sont imposées, "c'est très compliqué", a-t-il estimé.
"Moi je milite pour le patriotisme économique et pour sortir des accords de libre-échange". Car si en théorie "des accords commerciaux peuvent être bénéfiques à l’agriculture française", "à chaque fois (...) c'est à notre désavantage", a ajouté le député européen.
Interrogé sur Emmanuel Macron, qui a évoqué samedi "des gens" manifestant au Salon "avec un projet politique qui est de servir le Rassemblement national", le président du RN a répondu: "Je ne suis pas là pour polémiquer. Je pense qu'il n'a manifestement plus les capteurs du pays dont il est le président. Et sans doute ne se rend-il pas compte de la souffrance que provoque sa politique".
"Quand le président de la République hier défend le principe, en gros, de prix plancher au niveau français, et que ce texte passe dans une niche de gauche à l’Assemblée nationale, les macronistes par sectarisme ne le votent pas", a par ailleurs déclaré M. Bardella, interrogé sur les annonces samedi du chef de l’État.
Alors qu'un interlocuteur sur un stand lui demandait si le RN voulait toujours sortir de l'Union européenne, le patron du parti a répondu: "on veut en tout cas en changer les règles. L'Union européenne, on peut la pousser aussi de l’intérieur". Union européenne "qui a fait le choix de vendre des voitures allemandes et des Airbus et de faire de l'agriculture la variable d'ajustement", a-t-il dit.
"L’écologie c’est bien, tout le monde est d’accord pour l’écologie, mais si demain on est dans le cercueil et qu’on a les mains propres, c’est bien mais on sera tous morts", a-t-il par ailleurs estimé, dénonçant le fait de "priver les agriculteurs de produits (phytosanitaires, ndlr) quand on n’a pas de plan B".