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"J'avais une douleur aux genoux à ne plus savoir m'asseoir dans une voiture": Mathéo, 20 ans, s'est battu contre 2 cancers en 3 ans

Chaque année, on détecte 1700 cas de cancer chez les jeunes âgés de 16 à 35 ans. Préservation de la fertilité, diagnostics précoces : plusieurs points d’attention sont désormais des priorités dans leur prise en charge. 

Dans son nouvel appartement, Mathéo, 20 ans, espère prendre un nouveau départ. Le jeune homme s'est déjà battu contre 2 cancers en l'espace de seulement 3 ans. Tout a commencé en 2020. "J'avais une douleur aux genoux à ne plus savoir m'asseoir dans une voiture. Je pensais que c'était simplement une tendinite grave, donc j'ai fait une échographie et une radio. Et là, on a constaté, via les résultats, que c'était un ostéosarcome", témoigne-t-il. 

Un cancer des os dont Mathéo a négligé les symptômes, comme beaucoup de jeunes patients. À cet âge, les visites chez le médecin sont plus rares, et les diagnostics, posés plus tardivement. "Ça a infligé un traitement d'un an. J'ai dû arrêter l'école, et la reprise a été très difficile (...)", raconte Mathéo.  

Aujourd'hui, c’est sa nouvelle vie professionnelle dans ce supermarché qui lui a permis de garder un rythme. "Mathéo, ça a toujours été une personne très joyeuse. En arrivant au travail, il mettait directement de la bonne humeur, et c'est notamment pour ça qu'on a hâte qu'il revienne au travail", témoigne une de ses collègues. 

Offrir un soutien psycho-social et des diagnostics précoces, ce sont désormais des priorités pour les cliniques universitaires Saint-Luc. En décembre, elles ont signé une convention avec l’INAMI. Objectif : développer une équipe spécialisée pour la prise en charge des AJA (adolescents et jeunes adultes en cancérologie).

"Avec une psychologue, une assistante sociale, une infirmière de coordination et le médecin référent. Et donc l'idée, c'est que cette équipe puisse venir en soutien des équipes de référence déjà en place (...)", explique Manon Le Roux, oncologue pédiatrice aux Cliniques universitaires Saint-Luc.

Autre point d’attention : la préservation de la fertilité face aux traitements intensifs. Mathéo a été orienté vers la cryoconservation. On a congelé des échantillons contenant ses spermatozoïdes. "Je voulais deux enfants, une fille et un garçon. Me marier, avoir une maison. Je voulais vraiment ma petite vie tranquille. (...) Je suis bien content de l'avoir fait comme ça si jamais je suis stérile, j'ai une roue de secours", précise Mathéo.

Le secteur de la santé souhaite réaliser plus d’études cliniques sur les 16-35 ans. La seule tranche d’âge dont le taux de survie au cancer n’a pas augmenté ces 10 dernières années.
 

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