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Submergée par les plastiques, Hong Kong a trouvé des solutions innovantes: "J'ai cessé d'utiliser les gobelets"

La crise des déchets plastiques à Hong Kong appelle à une transformation culturelle et comportementale.

Hong Kong, confrontée à une crise environnementale due à l'accumulation des déchets plastiques, se tourne vers des solutions innovantes pour lutter contre ce fléau. Face à des décharges proches de la saturation, la ville adopte une législation stricte et expérimente des alternatives réutilisables, notamment des gobelets dans le cadre du programme "Borrow and Return Cup" de Greenpeace.

La situation critique des déchets à Hong Kong

Avec treize décharges déjà pleines et les trois dernières attendues à saturation d'ici 2030, Hong Kong se retrouve dans une situation précaire. En 2021, le territoire a produit 2.331 tonnes de plastique par jour, l'équivalent du poids de 70 baleines à bosse. Cette réalité alarmante a poussé les autorités à réagir.

Le mois dernier, Hong Kong a adopté une loi visant à interdire en deux étapes divers produits plastiques. Le Jour de la Terre 2024 (le 22 avril 2024) marquera la première phase avec l'interdiction de certains articles en plastique difficilement recyclables. Toutefois, les écologistes restent sceptiques, craignant un simple remplacement par d'autres matériaux jetables comme le carton, sans une réelle prise de conscience environnementale.

Le Programme "Borrow and Return Cup" 

Contrairement à la majorité des Hongkongais qui boivent leur café dans des tasses jetables, Lucine Mo a opté pour une tasse isotherme dotée d'un QR code, un geste à l'avant-garde de la bataille du territoire contre le plastique.

Sa tasse peut être rendue dans l'un 35 cafés participant à un projet pilote de Greenpeace visant à changer l'une des habitudes de consommation les plus polluantes de la ville. "Depuis que j'ai appris l'existence du service d'emprunt de gobelets, j'ai cessé d'utiliser les gobelets en plastique et en papier" explique la jeune femme. Dans son café, Harbie Chan, constate que de plus en plus de clients optent pour le réutilisable : "Il y a davantage de clients qui ont voulu être plus respectueux de l'environnement, mais qui ne veulent pas non plus apporter un gobelet tout le temps. Ce service est très pratique pour eux, car il leur permet d'apporter les gobelets à leur bureau et de les ramener à l'heure du déjeuner".

Leanne Tam, militante de Greenpeace, souligne l'importance de remplacer les produits jetables par des réutilisables. La culture du jetable, omniprésente à Hong Kong, est un défi majeur. Greenpeace suggère de généraliser le système de prêt de vaisselle, prouvant qu'être écologique peut aussi être pratique.

L'exemple de Taïwan

Taïwan, voisin de Hong Kong, a déjà mis en place des politiques similaires avec succès. Lin Yu-Huei, cheffe de division du recyclage à Taipei, rapporte une réduction significative des déchets grâce à l'interdiction des gobelets en plastique : "Il y a environ 2.000 magasins de boissons à Taipei. Ils consomment 7,6 millions de gobelets en plastique à usage unique par an. Depuis le 1er décembre 2022, nous avons interdit l'utilisation de gobelets en plastique à usage unique à Taipei, ce qui signifie que nous pourrions réduire la consommation de 7,6 millions de gobelets en plastique par an, soit 912 tonnes de plastique."

La crise des déchets plastiques à Hong Kong appelle à une transformation culturelle et comportementale. Les initiatives comme le programme "Borrow and Return Cup" et les nouvelles réglementations sont des pas importants vers une société moins dépendante du plastique. En adoptant des pratiques durables, Hong Kong peut non seulement réduire son impact environnemental mais aussi servir de modèle pour d'autres métropoles confrontées à des défis similaires.
 

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