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Première mondiale: une chercheuse belge prouve l'efficacité d'une thérapie pour les bébés paralysés

C’est une première mondiale. Une chercheuse de l’UCLouvain a réussi à prouver l’efficacité d’une thérapie pour les bébés atteints de paralysie cérébrale. Chaque année, 250 à 300 nourrissons naissent en Belgique avec cette paralysie, première cause de handicap moteur chez l’enfant. 

A ses 11 mois, Alix était incapable de bouger son bras et sa main gauche, en raison d'une paralysie cérébrale unilatérale (UCP). Deux semaines plus tard, ses progrès étaient bien visibles. Et aujourd'hui, elle continue à améliorer ses capacités motrices. Par exemple, l'utilisation des couverts. "On travaille sous forme de jeu, et donc avec des activités où on va utiliser des couverts qui sont adaptés pour le moment, comme dans une assiette pour faciliter les mouvements qu'on essaye de travailler avec l'enfant", explique Enimie Herman, kinésithérapeute et doctorante FNRS à l’UCLouvain. 

Il s'agit de la thérapie HABIT-ILE. Une stimulation intensive et précoce des bébés. Pendant cinq heures par jour durant deux semaines, les nourrissons réalisent des jeux et activités ludiques structurées pour les faire progresser. "La partie du cerveau qui a été abîmée par la lésion, celle-là, on ne la récupère pas. Le phénomène qui se produit, c'est qu'on va générer de la neuroplasticité dans d'autres zones du cerveau qui vont permettre de développer de nouveaux mouvements", explique Yannick Bleyenheuft. 

Pendant plusieurs années, cette chercheuse de l’UCLouvain en neurosciences et son équipe ont mené des études pour tenter de remédier aux conséquences de la paralysie cérébrale unilatérale chez les bébés. Cette lésion au cerveau provoque une paralysie des mains et des pieds. Elle survient pendant la grossesse, au moment de l’accouchement ou dans les deux premières années de vie. 

En Belgique, environ 250 à 300 bébés naissent chaque année avec cette paralysie cérébrale. Au niveau mondial, on recense 420.000 nouveaux cas par an dans le monde. Les causes sont multiples : une infection de la maman enceinte (par exemple toxoplasmose), AVC in utero ou dans les premiers jours de vie ou un traumatisme crânien dans les premières années de vie. Alix, elle, a fait un AVC en venant au monde, le 27 mai 2020. 

Un impact direct sur tous les gestes du quotidien

Les conséquences de cette lésion sont importantes. Cette paralysie est la première cause de handicap moteur chez l’enfant. Concrètement, cela a un impact direct sur tous les gestes du quotidien : une difficulté de se déplacer chez les tout-petits, de s’habiller, de gérer son hygiène, de couper ses aliments ou encore d'attraper un ballon chez les plus grands. 

Pour améliorer leurs capacités motrices, Yannick Bleyenheuft a donc mené des tests sur 48 bébés atteints de paralysie cérébrale. L’objectif est clair : trouver le meilleur traitement pour leur permettre de retrouver de l’autonomie.

La chercheuse a testé cette stimulation intensive et précoce des bébés, la thérapie HABIT-ILE. Et les résultats sont impressionnants. Cette thérapie a permis aux bébés de récupérer l’utilisation de leur main paralysée. 

Cette découverte est donc porteuse d’espoir pour tous les enfants touchés par cette lésion. 

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