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L'opérateur européen de télécommunications par satellite SES, basé au Luxembourg, a annoncé mardi par communiqué l'acquisition de la totalité de son rival américain Intelsat pour un montant de 3,1 milliards de dollars (environ 2,8 milliards d'euros).
Cette fusion dans la course à l'accès à internet depuis l'espace était en discussions depuis un an et s'inscrit dans un secteur en plein développement, avec les constellations de satellites des milliardaires Elon Musk et Jeff Bezos.
Elle devrait permettre "la création d'un opérateur multi-orbite, avec environ 60% de chiffre d'affaires dans des segments à forte croissance", selon le communiqué, qui précise que le nouvel ensemble devrait générer un revenu brut d'exploitation (Ebitda) ajusté annuel d'environ 1,8 milliard d'euros.
La transaction a été approuvée à l'unanimité par les deux sociétés et le rachat doit encore être validé par les autorités de régulation d'ici la seconde moitié de 2025.
Intelsat revient de loin après s'être placé en mai 2020 sous le régime des faillites américaines (chapitre 11) et avoir entamé une vaste restructuration pour éponger sa dette.
Lancé dans les années 1960 comme un consortium intergouvernemental chargé de promouvoir les télécommunications internationales par satellite, puis privatisé au début des années 2000, Intelsat possède plus de 50 satellites géostationnaires.
En mars, il avait par ailleurs annoncé un accord de partenariat pluriannuel de plusieurs millions de dollars avec l'opérateur européen de satellites Eutelsat, portant sur la constellation OneWeb en orbite basse.
SES a de son côté généré en 2023 un chiffre d'affaires de plus de 2 milliards d'euros, en progression de 4,4%, mais a terminé son exercice dans le rouge avec une perte nette de 905 millions d'euros, due notamment à des dépréciations d'actifs.
D'autres projets d'envergure de télécommunications par satellite sont également annoncés dans le secteur, avec notamment l'acquisition par Viasat du groupe britannique Inmarsat.