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Les tests de Mathieu: la Galaxy Ring de Samsung, bague connectée, peut-elle remplacer votre montre ?

Samsung, en 2024, fait le pari audacieux de miniaturiser davantage les dispositifs connectés avec la Galaxy Ring, une bague capable de suivre des données de santé comme le rythme cardiaque et la qualité du sommeil. Bien que discrète et dotée d'une grande autonomie, elle se trouve en concurrence directe avec les montres connectées, qui offrent plus de fonctionnalités pour un prix inférieur. Alors, faut-il craquer ?

La course à la miniaturisation des composants et des processeurs donne des idées à certaines entreprises. C'est elle qui permet à Samsung de proposer, en 2024, la Galaxy Ring (449€), une bague connectée qui intègre, à peu de choses près, les mêmes capteurs que les smartwatches proposées depuis plusieurs années par de nombreux constructeurs (Apple, Google, Xiaomi, Garmin, OnePlus, Huawei... et Samsung lui-même).

Le marché de la bague connectée devrait être multiplié par 6 d'ici 2030, selon des estimations. Mais bague ou montre, le but est le même: prendre des mesures liées à votre santé (rythmes cardiaques, température, sommeil, stress etc) et à votre activité physique (pas, sport). Les différences se jouent finalement au niveau de la polyvalence et de l'autonomie. 

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© RTL info

Ce que j'ai aimé avec la Galaxy Ring

  • La conception, la compacité et la fintion relèvent de la prouesse technologique. La bague pèse entre 2,3 et 3 grammes (selon sa dimension, il existe 9 tailles différentes) et affiche une largeur de 7 mm et une épaisseur de 2,6 mm. Malgré tout, on y retrouve une batterie (entre 18 et 23,5 mAh), de la mémoire (8MB); des diodes pour le ryhtme cardiaque et le taux d'oxygène dans le sang, un capteur de température cutanée, un accéléromètre. A peu de choses près, ce que l'on retrouve dans une montre connectée ! Et pourtant, elle est légère et confortable. J'avais sans doute pris une taille trop petite, donc la bague me faisait un peu mal après quelques jours. Prenez le temps de bien choisir la vôtre: tant que les capteurs touchent la peau, c'est bon. Pour les couleurs: noir et gris mat (mon modèle de test) cotoient un doré brillant. Bien entendu, même si elle est compacte, la Galaxy Ring reste plus épaisse qu'une bague "normale": 
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© RTL info
  • L'autonomie. Bien loin des 24h ou 48h de la plupart des smartwatches (notez cependant que OnePlus sous WearOS tient 4 jours, Garmin et Huawei facilement le double avec leur OS plus léger), la Galaxy Ring tient facilement 7 jours. Une semaine d'insouciance de batterie, c'est selon moi, le minimum (on doit déjà surveiller la batterie de son smartphone et de sa voiture). Lorsque l'application vous rappelle de la charger, il suffit de la ranger dans son bel écrin, qui ressemble à une vraie boite à bijou, équipée de sa propre batterie de 361 mAh. Elle vous permettra donc de recharger la Ring une quinzaine de fois, au minimum, avant d'être rechargée à son tour. Il faut 80 minutes pour charger complètement la bague (0 à 100%). 
  • Le logiciel de Samsung. Privée d'écran, vous l'avez compris, la bague aura besoin d'une application pour analyser et afficher les données de santé et d'activité qu'elle accumule. Et ça tombe bien, Samsung dispose d'une solide expérience de près de 10 ans dans le domaine, à travers les évolutions de Samsung Health, une application Android développée depuis l'apparition des montres connectées du fabricant. Très fournie - parfois trop, car on n'a pas tous les mêmes besoins - elle exploitera l'ensemble des données issues de la Ring. Ca va assez loin, de l'analyse des données au fil des mois et les conclusions/conseils qui en découlent, au coaching sportif/stress; en passant par les courbes de poids ou les calories prises par repas (à entrer à la main...). Tout est gratuit à ce niveau, alors que la concurrence demande désormais un abonnement mensuel de quelques euros. Retenez cependant ceci: la bague n'est pas aussi prolifique dans les données récoltées que, par exemple, sa cousine la Galaxy Watch 7, car elle ne peut pas effectuer d'ECG (électrocardiogramme, donc mesure de la régularité/stabilité du rythme cardiaque), ni mesurer la pression artérielle ou relever via GPS le tracé de votre course.
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© RTL info

Ce que j'ai moins aimé dans la Galaxy Ring

  • Le reproche est inhérent à toutes les bagues connectées (car oui, il y a quelques fabricants, Oura étant le plus ancien et le meilleur, selon la presse américaine): elles sont inutiles si vous avez déjà une smartwatch, or cette dernière n'est plus un gadget pour les geeks, mais un appareil mainstream. Samsung a beau dire que sa Ring est complémentaire avec sa Watch, pouvant d'ailleurs consommer moins d'énergie si cette dernière analyse les mêmes données, je persiste: si vous avez déjà une montre connectée ou un tracker d'activité type Fitbit Charge ou Inspire, ne vous encombrez pas de la Ring. J'ai posé ouvertement cette question lors de l'évènement presse organisé par Samsung à Bruxelles pour présenter la bague: "Que peut faire la Ring que la Watch ne peut pas faire ?" En fait, rien. Tout ce que la Ring fait, sa cousine la montre connectée (qui côute 299€, soit 150€ de moins) peut le faire également, et cette dernière mesure même davantage de données de santé/activité. Les seuls avantages de la bague sur la montre: la discrétion, la compacité, l'autonomie de 7 jours. Si on va plus loin, il y a un avantage en plus: pouvoir la porter dans certains sports de niche comme la boxe. 
  • Les liens très forts avec l'écosystème Samsung sont un avantage pour ceux qui ont déjà un smartphone coréen (installation plus rapide, options supplémentaires comme 'pincer pour prendre une photo'), mais un inconvénient pour les autres. Ceux qui possèdent un iPhone ne peuvent tout simplement pas configurer et utiliser la Ring ; ceux qui possèdent un Android non Samsung sont privés de certaines fonctions, et devront passer trois fois par le Play Store (application Galaxy Wear, plug in de la bague, application Samsung Health...). 
  • Le prix. 449€, c'est cher payé pour faire moins bien qu'une montre connectée ; car je le répète la bague n'affiche rien et ne vibre pas, deux options intéressantes des montres. Bien entendu, il y a la prouesse technologique. Mais selon moi, Samsung ne vendra pas beaucoup de Ring tant qu'elles seront plus chères que les Watches...

Conclusions

Faut-il craquer pour les bagues connectées, et a fortiori pour la Galaxy Ring ? Si vous n'avez pas encore de montre connectée ni de bracelet d'activité, mais que comme beaucoup d'Occidentaux, vous aimeriez suivre vos données de santé/activité au jour le jour, la réponse est OUI. Effectivement, ses capacités de suivi sont presqu'identiques à celles d'une smartwatch, mais la bague est petite, discrète, légère et vous ne devrez vous soucier de la recharge qu'une fois par semaine. Comme Samsung se plait à dire dans sa communication, la Galaxy Ring permet un suivi bien être "simplifié" et non invasif (pas d'écran supplémentaire). Et c'est plutôt vrai.

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Un trait sur l'intérieur de la bague vous rappelle comment la porter (©RTL info)

En revanche, si vous venez d'investir dans une montre qui offre davantage de possibilités (affichage sur l'écran, alarme, date et heure, etc), n'allez pas dépenser 449€ dans une bague qui va sans doute vous décevoir (sauf si justement, vous ne supportez plus votre smartwatch). Le client idéal, c'est celui qui possède déjà un smartphone Samsung, qui a envie de suivre sa santé et son activité physique, mais qui ne supporte pas les montres (connectées). Sera-ce suffisant pour faire de la Ring un succès commercial ? Pas sûr. Mais c'est avant tout un premier pas de Samsung dans un marché potentiellement prometteur. Peut-elle remplacer votre ? En partie seulement, vous l'avez compris... 

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