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Nouvelle Vague, 20 ans de reprises de la new wave en bossa nova

"Au départ, c'était juste une idée, comme ça": Marc Collin, cerveau de Nouvelle Vague, célèbre les 20 ans du groupe parisien, qui surfe à l'international sur ses reprises façon bossa nova de standards new wave ou punk.

"Jamais je n'aurais pensé être là 20 ans après avec ce projet", confie à l'AFP le compositeur et producteur. Son visage et son nom sont méconnus du grand public, puisqu'il se tient en retrait des chanteuses qui incarnent Nouvelle Vague. Et travaille souvent dans l'ombre des studios pour d'autres artistes ou pour des bandes originales de films.

Olivier Libaux, autre pilier du groupe disparu en 2021, présentait un profil similaire. La reprise de "Rebel yell" (Billy Idol) porte sa patte dans le nouvel opus "Should I stay or should I go ?" (du nom d'un tube des Clash) qui sort vendredi pour fêter une double décennie.

Pour l'occasion sont aussi réédités les deux premiers disques, "Nouvelle Vague" (qui s'ouvrait avec "Love will tear us apart" de Joy Division) et "Bande à part" (lancé par "The killing moon" d'Echo and the Bunnymen).

Le tout accompagné d'une nouvelle tournée internationale. Qui commence d'ailleurs par le Royaume-Uni, terre d'origine de la plupart des artistes repris par le collectif.

"Au début, je ne me rendais pas compte du côté irrévérencieux que ça pouvait avoir. Les Anglais nous ont d'ailleurs dit: +Il n'y a que des Français qui pouvaient faire ça+", déroule Marc Collin. C'était un compliment.

La volonté "de ne pas singer les versions originales mais de faire différemment" a permis à l'architecte de Nouvelle Vague de rencontrer certaines de ses idoles, Martin Gore (Depeche Mode) ou Terry Hall (The Specials), qui ont d'ailleurs fini par accompagner les chanteuses sur le 3e album, "3", en 2009.

L'écho mondial rencontré vient en grande partie du glamour assumé des chanteuses, au casting sans cesse renouvelé, et des arrangements éclos d'un cocon renvoyant aux années 1960.

- "Ils vont nous jeter !" -

Une des références, c'est Claudine Longet, cette Parisienne qui fit carrière aux Etats-Unis, chantant avec son accent délicat "Nothing to lose" dans la comédie "The party" de Blake Edwards, avec Peter Sellers, en 1968.

"Bande à part", titre du 2e album, vient du film du même nom de 1964 de Jean-Luc Godard, visage de la Nouvelle Vague, sur pellicule cette fois.

Cette élégance française en bandoulière a permis à Marc Collin et sa bande de voyager, y compris au pays de la bossa nova. "La première fois au Brésil, on a flippé, on s'est dit: Ils vont nous jeter ! Mais les Brésiliens ne nous rangent pas dans la bossa nova et voulaient juste entendre nos chanteuses".

Parmi les voix passées derrière le micro de Nouvelle Vague, on peut citer Vanessa Paradis, Camille, Helena Noguerra ou encore Mareva Galanter, qui fut Miss Tahiti et Miss France et poursuit aujourd'hui une carrière de chanteuse en solo.

"Should I stay or should I go ?" doit cette fois beaucoup à la rencontre lors d'une soirée entre Marc Collin et Alonya, danseuse du Crazy Horse et chanteuse, une des voix féminines du nouvel album.

Au-delà de la relecture de ce titre archi connu, Nouvelle Vague exhume aussi des pépites, comme "Breakfast" des Associates, groupe britannique oublié. Et propose une version façon John Barry (connu pour la B.O. de James Bond) de "She's in parties" de Bauhaus, formation anglaise versée dans le punk-gothique.

pgr/mch/rhl

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