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Emmitouflés dans des écharpes au nom de leur idole ou de lourdes vestes en cuir, des fans de la première heure ont donné le coup d'envoi de "Johnny Hallyday l'exposition", qui a ouvert ses portes vendredi à Paris.
Une grande partie d'entre eux ont découvert l'espace de 3.000 m2 consacré au rocker préféré des Français il y a un an à Bruxelles lors de son inauguration, mais tous trépignent d'impatience à quelques minutes de l'ouverture de l'exposition, porte de Versailles.
Chaussures cloutées et sac à bandoulière en forme de guitare électrique sur les épaules, Danielle Ruiz, 71 ans, échange avec d'autres visiteurs au sujet de leur passion commune : le "Taulier".
"Johnny représente cinquante ans de ma vie pendant lesquels j'ai assisté à 350 de ses concerts", indique la présidente d'une association de passionnés du chanteur, un drapeau à son effigie dans la main.
En guise de remerciement envers celui qui lui a "appris la liberté, l'insouciance et l'art de vivre dès l'adolescence", Mireille Sirgnac, elle, a fait le déplacement depuis Marseille.
"J'ai pris mon billet il y a cinq mois, dès que j'ai appris que l'événement s'installerait à Paris. J'ai prévu de revenir en janvier et en avril. Je suis tellement excitée que je n'ai pas dormi de la nuit", décrit la quinquagénaire, qui a déjà visité l'exposition à Bruxelles.
- Lieu de pèlerinage -
Produit par Laeticia Hallyday, veuve de la star, et Tempora, agence belge spécialisée dans la conception d'expositions, l'événement propose aux visiteurs de se laisser guider par la voix du comédien Jean Reno, ami du chanteur, à travers les dédales du site en forme de guitare jusqu'au 19 juin.
Plusieurs reconstitutions d'endroits symboliques de la vie de Johnny accueillent ses admirateurs, de la chambre qu'il occupait adolescent à son bureau de la villa de Marnes-la-Coquette.
Autant de scènes qui transforment l'exposition en lieu de pèlerinage pour les amateurs de rock.
Fondateur d'un club de motards qui a eu "l'honneur de rouler avec la star" il y a quelques années, Henri Vancraeyenest est venu honorer la mémoire de son "copain", décédé le 5 décembre 2017.
"Johnny, c'était notre vie. Cette exposition continue de faire vivre sa légende. De toutes façons, un mythe comme le sien ne meurt jamais vraiment", affirme-t-il, accompagné d'autres membres de son club aux moustaches soigneusement cirées.
- "Son intimité" -
Au milieu du hall d'exposition trône une pièce où des écrans géants diffusent un concert immersif à 360°. Assis sur des "flight cases" converties en sièges pour l'occasion, quelques fans s'égosillent face au visage du chanteur en version géante, et récitent chaque parole religieusement, certains versant une larme.
"Ce sont des images de spectacles qu'on a réalisés ensemble, j'ai du mal à y rester tant je trouve ce passage de l'exposition émouvant", explique Jean-Claude Camus, l'ancien producteur historique de Johnny Hallyday.
"Je vois ma vie défiler avec lui à chaque objet que je regarde et je pense que ce qui touche les visiteurs, c'est de comprendre qu'ils entrent vraiment dans son intimité. On voulait lui rendre hommage pour qu'il soit fier", ajoute-t-il.
L'hommage à la mégastar s'est poursuivi au 13 rue de la Tour des Dames dans le IXe arrondissement vendredi après-midi, où Laeticia Hallyday, ses filles Jade et Joy ainsi que l'adjointe à la maire de Paris Laurence Patrice ont inauguré une plaque au nom de Johnny Hallyday.
"Ici a grandi Jean-Philippe Smet dit Johnny Hallyday, icône du rock français (1943-2017)", peut-on lire sur cette plaque qui sera posée là où le chanteur a vu "naître ses rêves et sa passion pour la musique", a souligné sa veuve.