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"Forte hausse" des attaques de loups en Wallonie en 2024: est-ce inquiétant?

On dénombre plus de 70 attaques de loups contre des ovins et bovins l'an passé. Un chiffre en nette augmentation. 

L'an dernier, le total des attaques de loups est passé à 71, un chiffre en forte hausse puisque il y en avait eu 27 en 2023, selon les données de la ministre wallonne de l'Agriculture et de la Ruralité, Anne-Catherine Dalcq (MR), cités dans Sudinfo lundi.

La ministre Dalcq a détaillé le bilan d'une nette augmentation des attaques de loups, dans une réponse à une question de la députée wallonne Caroline Cassart-Mailleux (MR).     

"En 2024, le total des attaques 'loup certain' et 'loup non exclu' est de 71, pour un nombre total de victimes estimé à 133. L'essentiel de ces victimes sont des ovins (76) suivis des bovins (23). On note aussi, en 2024, la première attaque avérée sur équin, avec un poulain tué par un loup à Bertogne", a-t-elle indiqué. "Comparés à 2023, ces chiffres sont en forte hausse puisque, sur les mêmes critères, on comptait en 2023 27 attaques pour 53 victimes, dont seulement 4 bovins".    

Elle constate que l'importance du nombre de bovins tués par des loups en Wallonie l'an passé est "une source d'inquiétude pour les prochaines années". La protection des bovins est plus complexe et plus coûteuse, précise la ministre.    

Elle note encore que de nouvelles portées sont attendues pour l'année 2025, notamment du côté du Limbourg et que l'installation d'un loup est suspectée dans la région de Saint-Hubert/Sainte-Ode. 

Un texte abaissant la protection du loup en Europe

Le Conseil de l'Europe a annoncé vendredi l'entrée en vigueur du texte de la Convention de Berne abaissant le statut de protection du loup, le faisant passer "d'espèce de faune strictement protégée" à "protégée".

"Cette décision, qui implique une réduction du niveau de protection, devait entrer en vigueur trois mois plus tard, sauf objection d'au moins un tiers des Parties à la Convention", rappelle le Conseil de l'Europe.  

La Convention de Berne comprend 50 membres, il aurait ainsi fallu qu'au moins 17 d'entre eux formulent des objections au texte pour empêcher son application.  

"Au cours de cette période de trois mois, trois Parties ont formellement notifié des objections: la République tchèque, Monaco et le Royaume-Uni. Par conséquent, la décision de modifier le statut de protection du loup ne s'appliquera pas à ces trois Parties. Toutefois, la décision prend effet immédiatement (à compter du 6 mars 2025) pour les autres Parties à la Convention", poursuit le Conseil de l'Europe, vigie des droits de l'homme sur le continent.  

"On ne pourra pas se mettre à chasser le loup sans aucun cadre, mais un déclassement permettrait de généraliser la possibilité de tirer et de tuer des loups, selon des règles qui devront être déterminées nationalement", avait expliqué le directeur des programmes de WWF-France, Yann Laurans, avant le vote de la décision.  

C'est l'Union européenne, cherchant à mieux protéger le bétail dans un contexte d'augmentation de la population des loups, qui avait déposé la proposition de texte adoptée par la Convention de Berne. La Commission a d'ailleurs proposé dès vendredi une révision des règles de l'UE afin de refléter ce changement de statut.  

La population de loups est en hausse sur le continent, atteignant les 20.300 individus recensés dans l'UE en 2023. Ce regain donne lieu à des prises de position parfois enflammées entre partisans et opposants du carnivore.  

 

 

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