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Les influenceurs belges dans le viseur du fisc: "On a demandé au SPF de trouver une solution, mais pour eux, c'est non"

Les autorités belges veulent remettre de l'ordre dans le métier d'influenceur: ces professionnels des réseaux sociaux manquent de transparence lorsqu'ils partagent du contenu sponsorisé, c'est ce qui ressort d'une enquête menée par le SPF Economie. Ils devront désormais respecter les obligations liées au statut d'entreprise, sous peine d'amende.

Marie Gourmandise est influenceuse : elle partage son quotidien et ses recettes de cuisine sur Instagram. Rémunérée pour ses posts, elle est considérée par l'Etat comme une petite entreprise. Elle doit donc afficher sur ses réseaux sociaux l'adresse de son siège social, qui est aussi celle de son domicile... Et ça l'inquiète un peu: "Je trouve ça dangereux parce que n'importe qui peut venir, alors il y a des gens bienveillants et d'autres qui le sont moins", nous dit Marie. 

Mon cabinet est prêt à examiner des propositions de changement

Le SPF Economie a rappelé à l'ordre une cinquantaine d'influenceurs belges le 26 juillet dernier. Mais les créateurs de contenus demandent d'adapter la législation: "On n'a pas l'opportunité, surtout quand on démarre, de louer des bureaux, aller dans des coworking, donc on travaille souvent de la maison. Notre siège social c'est un peu notre maison", explique Marie, puis développe: "On a demandé au SPF si c'était possible de louer une boîte postale, ou de trouver une solution. Et pour eux, la réponse est non". 

De son côté, le ministre de l'Economie Pierre-Yves Dermagne se dit ouvert à la discussion: "Nous cherchons à mieux réguler les influenceurs pour mieux protéger les consommateurs, et en particulier les jeunes. Mon cabinet est prêt à examiner des propositions de changement", a-t-il déclaré. 

Le service fédéral pointe aussi le manque de transparence des influenceurs qui ne précisent pas toujours quand ils sont payés par une marque ou qu'ils reçoivent des cadeaux. "Pour moi, franchement, je pensais que j'étais super transparente avec ma communauté, maintenant je ne vais pas dire que je lave plus blanc que blanc. Parfois en story, je recevais des produits, un t-shirt ou quoi, et en fait je tagguais la marque. Et pour moi, à partir du moment où tu taggues la marque sur tes réseaux sociaux, c'est qu'il y a un échange de publicité derrière. Donc pour moi c'était ok", développe Marie. 

Désormais, le mot "publicité" doit figurer au début de tous les contenus sponsorisés. Les influenceurs qui ne se mettent pas en règle risquent jusqu'à 80.000 euros d'amende. 

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