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Lorsque les Belges se baladent en rue, difficile de l’oublier: sous leur nez, la signalisation Covid a bien envahi l’espace urbain. Mais pour la respecter, c’est plus compliqué. S’il fallait tirer le portrait des plus réfractaires, ce serait principalement un homme entre 18 et 35 ans, avec un niveau d’éducation plus élevé de type master.
Olivier Luminet a chapeauté l’étude sur le respect des gestes barrières menée par l'UCLouvain. Une étude sur cinq mois, pendant laquelle il a interrogé plus de 1.500 personnes à intervalle régulier sur leur adhésion aux règles sanitaires. "Globalement, si on regarde notre situation en février 2020 qui aurait imaginé 18 mois pratiquement plus tard qu’encore 60% des gens acceptent de faire de tels efforts que ceux de rester à 1,5 m des gens les plus proches, ne plus se faire la bise et voir moins d’amis chez soi? Ça reste quand même assez impressionnant", note Olivier Luminet, psychologue de la santé à l’UCLouvain.
Les gestes les moins respectés
Le plus respecté au fil du temps, c’est le lavage des mains et le port du masque. Le moins respecté, c’est la limitation des contacts et la distance physique. Notre journaliste Loïc Parmentier a fait un petit test ce vendredi matin sur la Grand-Place d’Hannut: "Bonjour Madame, vous respectez toujours les règles sanitaires?", lance notre journaliste en serrant la main d’une cliente. "Toujours. Mais je ne l’ai pas fait maintenant. Excusez-moi", répond celle-ci attablée dans un café et qui a répondu à sa poignée de main.
Deuxième essai avec un autre client, qui confie: "On ne peut pas dire qu’on les suit vraiment au pied de la lettre. Mais bon, franchement je n’exagère pas". Notre journaliste poursuit son petit test auprès d’un troisième client: "A mon avis, on a brûlé beaucoup d’étapes. Et on va le repayer", indique ce dernier.
"Même s’il y a une baisse ici, elle est compréhensible cette baisse parce que la situation épidémiologique est meilleure. Le gouvernement a relâché toute une série de règles. Donc ce n’est pas une surprise qu’elle diminue. Ce qu’il faut maintenant, c’est être vigilent par rapport la suite, par rapport à l’évolution", poursuit le psychologue de la santé.
Les Belges aiment le contact, et plus les assouplissements arrivaient, plus ils souhaitaient retrouver un peu de chaleur humaine. C’est tout simplement une question de santé mentale.