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La crise énergétique entraîne également des conséquences dans l'accueil des sans-abris. Là aussi, les factures ont fortement augmentée. À Charleroi, la note d'une association passe de 4.000 à 30.000 euros. Sa survie est en jeu.
Notre équipe s'est rendue ce samedi dans l'association "Comme chez nous". Elle vient en aide aux sans abris à Charleroi. Il faut bien les 23°C dans les locaux pour réchauffer les personnes en grande difficulté. Durant quelques heures, les bénéficiaires trouvent du café, un chauffage, bref: une pause dans la galère de la rue. "Pour certains qui ont des problèmes de santé, c'est plus difficile. On s'habille chaudement, on essaie en tout cas. Ça fait du bien de pouvoir venir s'asseoir ici quelques heures, de ne pas être toujours debout dans le froid. De pouvoir profiter d'un café", confie Geoffrey.
Dans cette ASBL, on propose chaque jours aux sans abris un repas, mais également des douches: 15 minutes par personne. Une centaine de bénéficiaires se lavent chaque jour.
Tout cela représente toutefois un coût budgétaire important. "On doit maintenir une température assez importante pour leur permettre de se poser au chaud. Idem les douches, on ne peut pas couper l'eau chaude, car ils cherchent cette douche pour l'hygiène, mais aussi pour se réchauffer", explique Marine, assistante sociale.
Les montants des factures grimpent
Ces derniers mois, le centre d'accueil de jour a vu ses factures énergétiques exploser. Selon les prévisions, le coût passe de 4.000 à 30.000 euros. Les conséquences sont directes. "On a des contrats qu'on n'a pas pu renouveler. On a sur 2023 la vraie question de savoir si on va devoir encore se séparer de personnel, et il n'y a rien à faire, la demande augmente, mais nous les moyens diminuent", indique Sophie Crapez, coordinatrice de l'ASBL.
Assurer un projet de réaménagement en pleine situation difficile
Au quotidien, le centre et sa structure dédiée aux femmes et aux familles font face à des effectifs réduits. Difficile dès lors d'assurer l'accompagnement pour la réinsertion. "J'ai de l'aide administrative, simplement pour remettre les papiers en ordre. Et puis ça peut être au niveau juridique, ça peut être au niveau familial, et bien sûr c'est des recherches actives de logements. Et comme il n'y a pas assez de logements par rapport au nombre de gens qui en cherchent, c'est beaucoup d'heures de travail", précise Sophie Crapez.
L'association doit maintenant trouver des fonds pour un vaste projet de réaménagement, en partie subsidié. Le tout, dans un contexte d'inquiétude et d'incertitude.