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L'année où le Covid a pris racine

Une forte reprise épidémique, un nouveau variant à l'essor fulgurant... 2021 s'achève dans une flambée d'inquiétudes sur le Covid, signe que l'épidémie est là pour durer malgré de nombreuses avancées comme, avant tout, la vaccination.

"Ce virus a bien montré qu'il n'allait pas tout simplement disparaître", résumait début décembre le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

En France, comme dans toute l'Europe, la fin d'année est marquée par une flambée sans précédent des contaminations, qui mettent de plus en plus l'hôpital à l'épreuve. C'est la "cinquième vague", un terme qui illustre combien le Covid revient sans cesse dans le paysage.

Pourtant, celui-ci a bien changé durant l'année écoulée. Plusieurs armes sont apparues dans la lutte contre l'épidémie, en premier lieu la vaccination.

A l'entame de 2021, celle-ci n'avait profité qu'à quelques précurseurs, comme l'emblématique Mauricette, première vaccinée juste avant le Nouvel An. Désormais, trois quarts des Français sont vaccinés, soit 90% de ceux qui y ont droit.

Certaines inquiétudes du début 2021 se sont évanouies, dont celle de ne pas voir arriver assez vite les précieuses doses. Depuis des mois, la France n'en manque plus, contrairement à de nombreux pays pauvres.

Bien loin aussi, la préoccupation qui agitait le gouvernement fin 2020: les Français, pour beaucoup sceptiques envers la vaccination, accepteraient-ils les vaccins anti-Covid?

La plupart l'ont fait, mais le gouvernement n'a pas seulement joué la carte de l'incitation. Il a employé la manière forte, via l'instauration pendant l'été du pass sanitaire.

La mesure a fait école puisqu'elle a été largement reprise par d'autres pays européens. Elle a aussi été vivement critiquée pour son côté liberticide, provoquant d'importantes manifestations en plein mois d'août.

Cela en valait-il la peine? Sans aucun doute, car les vaccins ont fait leurs preuves pour éviter de nombreuses formes graves du Covid. Mais, en cours d'année, une inquiétude est peu à peu devenue une évidence: la vaccination ne suffit pas pour éteindre l'épidémie.

Les vaccins ont tous rapidement perdu une partie de leur efficacité pour éviter les contaminations, un mécanisme accentué par l'apparition de nouveaux variants plus résistants.

- Premières pilules -

La "troisième dose" a donc fait son apparition. La France a généralisé en fin d'année, à toute la population adulte, cette dose de rappel qui confère une immunité renouvelée.

Mais on ne sait pas combien de temps celle-ci durera, d'autant que la France et ses voisins font face à l'arrivée du variant Omicron, dont l'essor fulgurant assombrit les fêtes de fin d'année. Il est non seulement très contagieux, mais résiste en partie aux vaccins existants.

Que faire, à part actualiser les vaccins comme l'ont promis plusieurs fabricants comme Pfizer et Moderna? C'est là qu'interviennent les autres avancées de 2021.

Les connaissances sur le virus, d'abord, ont beaucoup progressé. On sait maintenant qu'il se transmet essentiellement par voie aérienne, plutôt que par contact.

Les conséquences sont concrètes en matière de gestes quotidiens: mieux vaut ouvrir les fenêtres au bureau que désinfecter son clavier au gel hydroalcoolique, une mesure certes utile contre d'autres maladies.

Autre grande avancée de la fin 2021: les premières pilules anti-Covid, produites par les laboratoires Merck et Pfizer, même si leur efficacité exacte et leurs effets secondaires potentiels restent à mieux détailler.

"Ces nouveaux médicaments n'ont pas encore pris leur place dans la stratégie de lutte contre la pandémie mais ça pourrait vraiment marquer un tournant s'ils s'avèrent tenir leurs promesses", juge auprès de l'AFP l'épidémiologiste français Antoine Flahault.

Il reste toutefois prudent, alors que de nombreux volets du Covid sont encore mystérieux.

C'est le cas du Covid long, c'est-à-dire la manifestation de symptômes durables. Les recherches actuelles tendent à montrer qu'il existe bien un syndrome spécifique au Covid mais l'ampleur du phénomène continue à faire l'objet de polémiques.

Plus largement, il apparaît hasardeux de s'aventurer à une quelconque prévision sur l'évolution de la pandémie en 2022.

"Il y a un an, je prédisais à sept jours et pas un an plus tard. Si vous me demandez aujourd'hui comment ça va évoluer dans un an, je vous ferai exactement la même réponse", conclut M. Flahault, s'inquiétant surtout des effets à long terme de la pandémie en matière de cohésion sociale.

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