Partager:
Laetitia Delhez, victime de Marc Dutroux, et Jean-Denis Lejeune, père de Julie, victime du pédophile, se sont exprimés ce dimanche soir dans une lettre publiée sur le site de la Dernière Heure. Ils dénoncent le manque de considération pour les victimes dans le cadre de la demande de libération conditionnelle de Marc Dutroux. Une audience du tribunal d'application des peines à huis clos doit se tenir le 17 octobre.
La lettre a été rédigée par l'avocat Georges-Henri Beauthier, qui rappelle tout d'abord que la victime peut être entendue dans le cadre d'une demande de libération conditionnelle d'une personne condamnée. "Ce que mes clients déplorent", explique l'avocat dans cette lettre, "c'est la place minime qui leur est réservée dans ce débat, notamment l'impossibilité de prendre connaissance du dossier avant l'audience et d'assister à l'entièreté de celle-ci. Les victimes ne disposent, en outre, d'aucun recours".
"Mes clients veulent savoir vers où on va"
"Vous imaginez que pour Lelièvre, on a donné des conditions de libération que nous, victimes, ne recevons pas. Nous recevons simplement le fait que la personne détenue ne peut pas se rendre à tel et tel endroit. Ce n’est pas normal", ajoute-t-il. "Mes clients souhaitent qu’il y ait un devoir de vérité et un dédommagement, qu’on sache vers où on va."
"Dire que Dutroux doit sortir parce que la prison serait mauvaise, non", souligne Georges-Henri Beauthier. "Il y a un travail qui se fait avec des moyens terriblement limités. Il faut qu’il y ait plus de moyens. Mais de grâce… qu’on ne jette pas avec l’eau du bain, les travailleurs qui essayent de réinsérer des gens dans la société. Le plus mauvais choix qu’on puisse faire est de prendre comme étendard Dutroux. Pour moi, c’est un combat qui va faire reculer la lutte qu’on peut mener pour l’amélioration des conditions en prison et à la sortie."
Une audience à huis clos du tribunal d'application des peines doit se tenir le 17 octobre dans le cadre de la demande de libération conditionnelle de Marc Dutroux. Elle portera sur la désignation d'un collège d'experts qui devra établir un profil psychiatrique de Marc Dutroux.
Pour rappel, Marc Dutroux a été condamné en 2004 par la cour d'assises d'Arlon à la réclusion à perpétuité avec mise à disposition du gouvernement pendant 10 ans pour les assassinats de Julie, Mélissa, An et Eefje. Laetitia et Sabine avaient été retrouvées vivantes à son domicile. En théorie, Marc Dutroux est libérable depuis le 30 avril 2013.