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"Il y a des problèmes qui m'inquiètent sérieusement. Il y a des problèmes de financement pour les allocations familiales qui se profilent." Voilà la déclaration de Philippe Defeyt (Ecolo), économiste à l'Institut pour un Développement Durable. Elle a directement été épinglée par le présentateur de l'émission, Christophe Deborsu. Il lui a demandé de s'expliquer.
"Il n'y a pas assez d'argent pour financer la totalité des promesses faites pour les allocations familiales, ce sont des choses qu'on découvre", poursuit-il. Il pointe clairement du doigt le cdH. Le parti a récemment décidé de siéger dans les rangs de l'opposition, à tous les niveaux de pouvoirs, suite aux résultats des dernières élections. "C'est un peu facile de quitter le navire quand des difficultés de cette nature, dans lesquelles on a une responsabilité, se jouent." Il tient tout de même à préciser ses propos. "On ne va pas faire peur aux gens, les allocations familiales continueront à être payées. Mais ça veut dire qu'avant de commencer, il faut déjà combler un certain nombre de trous."
Pierre-Yves Dermagne, bourgmestre de Rochefort et député wallon élu PS, rejoint ces propos. "Je partage la même inquiétude. On a sollicité de la part de la majorité sortante de réaliser un ajustement budgétaire, tel que la législation l'impose. Cela a été refusé."
"Cela ajoute du chaos au chaos"
La récente décision du cdH de siéger dans l'opposition fait en tout cas grincer les dents. "Je ne suis pas convaincu qu’on anime un parti avec des coups de poker", clame encore Philippe Defeyt. "Cela ajoute du chaos au chaos", enchérit Pierre-Yves Dermagne. Il aurait fallu discuter, selon la députée wallonne élue MR Diana Nikolic. "Ce qu’on privilégie au MR, c’est de prendre le temps de la discussion."
Ce qui inquiète aussi certains, c'est la situation au fédéral, avec la forte présence de la N-VA et du Vlaams Belang. Une possibilité, un gouvernement quadripartite, avec les socialistes, les libéraux, les Verts et les "oranges", donc uniquement le CD&V, vu l'absence du cdH. "Le fait que le cdH se retire, se carapate, en laissant derrière lui un certain nombre de problèmes, va compliquer la vie du CD&V", déclare Philippe Defeyt.
"C’est d’abord une question de respect de ce que l’électeur a dit"
Un tel scénario n'est pas possible, selon Isolde Van den Eynde , journaliste au quotidien flamand Het Laatste Nieuws, parce qu’il ne représente pas la majorité des citoyens flamands. "C’est un cadeau pour la N-VA et le Vlaams Belang pour les prochaines élections."
De leur côté, les membres du cdH soutiennent la décision du parti. François Desquesnes, député wallon cdH, et fraîchement désigné chef de groupe cdH au Parlement wallon, a rappelé la position de son parti. "C’est d’abord une question de respect de ce que l’électeur a dit. Les cartes ont été distribuées par les électeurs. On a pris le temps de réfléchir en interne. Le constat est assez simple, on a perdu les élections. On n’est plus en capacité de peser." Pour lui, il faut donc réinventer le parti, avant d'aller plus loin.